Deux militaires du 4e régiment de chasseurs de Gap ont trouvé la mort, samedi 29 septembre, lors d’une randonnée d’alpinisme privée dans le massif des Ecrins dans les Hautes-Alpes. Les corps des deux victimes âgées de 24 et 34 ans, ont été retrouvés par les secours vers quatre heures du matin, au pied de la face nord du dôme des Ecrins, a annoncé, dimanche, le procureur de la République, Raphaël Balland. 

« Ils ont été retrouvés dans un endroit de falaises, mais on ignore encore, pour l’instant, les circonstances de leur chute », a ajouté le magistrat. Les deux militaires, « équipés de crampons et de matériel d’escalade », étaient partis vendredi soir « en permission », avec « l’objectif de gravir le dôme des Ecrins », a-t-il détaillé. Après avoir « stationné leur voiture […] sur la commune de Pelvoux, ils ont passé la nuit de vendredi à samedi au refuge des Ecrins et ont commencé leur course samedi matin. »

C’est l’amie de l’un d’entre eux, inquiète de ne pas les voir revenir dans la soirée, qui a alerté la CRS des Alpes à Briançon peu après 21 heures. Les recherches, avec l’aide d’un hélicoptère de la gendarmerie, ont permis de repérer les victimes encordées, grâce à leur lampe immobile dans la nuit. L’hélicoptère ne pouvant se poser en raison de la météo, il a fallu faire appel à une patrouille pédestre, a précisé M. Balland. Une enquête a été ouverte, confiée à la CRS des Alpes, pour « essayer de comprendre ce qu’il s’est passé ». « On vérifiera l’état du matériel retrouvé, ce qui est systématique dans les accidents de montagne », a encore dit le procureur.

Températures et affluence en surchauffe

Réchauffement des températures et chutes de pierres, l’été 2018 s’annonçait comme l’un des plus meurtriers en montagne. La saison estivale n’est pas encore terminée – elle court du 1er juin au 31 octobre –, mais l’alpinisme, qui se définit par l’utilisation de matériel pour gravir un sommet, confirme être l’activité la plus mortelle en montagne.

La moitié des morts de cette saison ont eu lieu en Haute-Savoie, et en particulier dans le massif du Mont-Blanc, très fréquenté l’été. Avec des températures parfois proches de 0 °C au sommet du mont Blanc (4 810 m) et des pointes à 35 °C à Chamonix (1 000 m), la montagne s’est émiettée, emportant hommes et rochers, dont la célèbre arête des Cosmiques. Le 26 septembre, un éboulement s’est produit au Trident du Tacul, emportant la Vire du Trident, une voie connue des alpinistes.

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Outre les fortes chaleurs qui ont fait fondre la glace en altitude et provoqué des chutes de pierres, la forte affluence et les incivilités sont parfois à l’origine d’une recrudescence des risques en montagne. Début septembre, la mairie de Saint-Gervais, au pied du mont Blanc, a annoncé qu’à partir de l’an prochain son ascension par la voie « normale » serait réglementée pour les alpinistes non accompagnés d’un guide.