Oui, l’Europe a récupéré la Ryder Cup en écrasant les Etats-Unis sur le parcours de l’Albatros, dans les Yvelines.

Laurent Cipriani / AP

Oui, Alejandro Valverde est devenu champion du monde de cyclisme à Innsbrück, devant Romain Bardet.

CHRISTOF STACHE / AFP

Oui, le Paris Saint-Germain a égalé le record de victoires consécutives en ouverture du championnat - en mâchouillant du coton.

Mais il s’est passé autre chose ce week-end dans le monde du sport. Et vous êtes peut-être passés à côté.

Les trois leçons du week-end

  • Le petit cousin tu n’inviteras pas

Vendredi 21 mars : les rédactions parisiennes reçoivent un communiqué annonçant une conférence de presse de Manuel Valls, qui annoncera quatre jours plus tard sa candidature à la mairie de Barcelone.

Dimanche 23 mars : le FC Barcelone entame une série de trois matches sans victoire, contre les terribles équipes de Gérone, Leganes et Bilbao. Un hasard ? Peut-être. Mais peut-être pas.

La dernière fois que Manuel Valls avait vu jouer le Barça, les Barcelonais avaient perdu 4-0 au Parc des Princes, en 2016 (certains disent qu’il y a eu un match retour). Samedi, le Barça s’est montré incapable de battre l’Athlétic Bilbao (1-1), sous les yeux de l’ancien Premier ministre en campagne.

Pas de chance pour Manuel Valls, qui aime rappeler que l’hymne du club catalan a été composé par son grand cousin, un certain… Manuel Valls.

Beau joueur, Ernesto Valerde n’a pas voulu mettre cette nouvelle contre-performance sur le dos du Français et a tout assumé. Il avait fait le choix de mettre Leonardo Messi au repos, mais il a fallu que l’Argentin entre en jeu pour métamorphoser l’équipe.

Conséquence de cette série, le Barça a perdu l’opportunité de distancer en tête de la Liga le Real Madrid, auteur d’un match nul 1-1 contre son voisin de l’Atlético.

  • Ton employeur, tu écouteras

Bottas, Hamilton, et leurs 14 sponsors. / Sergei Grits / AP

« C’était une journée difficile. C’est évidemment un bon résultat pour l’équipe, nous avons obtenu le maximum de points, mais pour moi, comme tout le monde l’a vu, la course a été assez difficile. »

Voilà la réaction de Valteri Bottas, pilote finlandais de Formule 1, à l’arrivée du Grand Prix de Sotchi. Une casse moteur ? Un tout droit dans le gravier ? Même pas : Bottas a terminé deuxième du Grand prix. Le hic, c’est qu’il aurait dû le gagner.

Mais ses intérêts n’étaient pas les mêmes que ceux de son écurie Mercedes, qui voulait profiter du Grand prix de Russie pour accroître l’avance de Lewis Hamilton sur Sebastian Vettel au championnat du monde. Elle a donc poliment mais fermement demandé au Finlandais, pilote numéro deux chez Mercedes, de laisser passer l’Anglais au 25è tour, et à Bottas de ralentir Vettel.

Le Finlandais a demandé s’il pouvait reprendre sa place dans le dernier tour mais son équipe n’a pas honoré sa requête. Doublé Mercedes, donc mais pas dans le sens où le sport l’aurait voulu.

Hamilton, qui a tenu à faire monter son équipier à ses côtés sur la première marche du podium, a assuré « ne jamais s’être senti ainsi après une victoire », évoquant « des sentiments contradictoires ». L’an dernier, le même Hamilton avait contrevenu aux consignes en laissant le même Bottas récupérer sa troisième place lors du GP de Hongrie.

Les consignes d’équipe sont une pratique relativement courante en Formule Un, que les organisateurs avaient vainement tenté d’interdire jusqu’en 2011. Les patrons d’écurie s’étaient rabattus sur des messages plus ou moins codés pour faire comprendre à leurs employés qu’ils devaient se relever.

  • Une icône, tu immortaliseras

Il paraît qu’elle n’a pas été construite en l’honneur d’Aurélien Rougerie, mais plutôt en hommage à tous ceux qui entourent le club de Clermont, des joueurs au staff en passant par les fans. Même le sponsor maillot, visiblement.

Sur le socle de la statue, en pierre de Volvic, les noms de ceux qui ont fait l’histoire du club ont été gravés, depuis sa création en 1911 jusqu’au titre de 2017. Mais l’imposante statue de bronze qui a été dévoilée ce week-end devant le stade Marcel Michelin, nommée « Fidélité », prend bien les traits de la légende locale, soulevant un bouclier de Brennus.

Aurélien Rougerie, joueur emblématique de l’ASM, retraité depuis la saison dernière après avoir disputé plus de 400 matchs en jaune, a passé sa carrière exclusivement en Auvergne, durant 19 saisons.

Surtout, le capitaine était là pour les deux titres remportés par Clermont (en onze finales disputées), en 2010 et en 2017.

L’équipe du week-end : les Belgian Cats

« On est la Belgique, putain, on est dans les quatre du monde. On va jouer pour la médaille. Et on a battu la France ! »

L’avantage avec les équipes surprises, c’est qu’elles sont parfois également sans filtres. Les mots ci-dessus énoncés avec moult poings sur le cœur et cris de joie appartiennent à la Belge Julie Vanloo après la large victoire de ses Belgian Cats sur la France en quarts de finale du Mondial féminin de basket, vendredi.

Au sujet de ce surnom, le Chaudron de Blanqui a envoyé ses limiers enquêter, et il s’avère qu’en Wallonie, le surnom n’est pas francisé. « L’équipe masculine s’appelle les Lions, alors on a cherché un félin, et c’est un néerlandophone qui a suggéré ce surnom, qui a bien pris. Et c’est après qu’on a vu le sous-entendu en français », glisse un membre de l’encadrement belge. Etymologie mise à part, la Belgique a terminé à la quatrième place de la Coupe du monde après avoir regardé dans les yeux les Américaines pendant près de trente minutes en demi-finale. Une médaille en chocolat au goût amer après la défaite dans la petite finale contre les Espagnoles (67-60), mais les Belges ont illuminé la compétition.

Belges sans « seum ». / Andres Gutierrez / AP

Dans la foulée d’une Emma Meesseman stratosphériques - meilleure rebondeuse du tournoi, seconde scoreuse et élue dans le meilleur cinq du Mondial - les joueuses de Philip Mestdagh ont déroulé un basket collectif fait de mouvements incessants, de quête de la partenaire démarquée et de shoots soyeux. Pas mal pour une nation faisant ses débuts en Coupe du monde. « Il y a dix mois, on n’aurait jamais pu imaginer résister contre des pays du top mondial, a souligné le sélectionneur. On peut-être fiers de notre 4e place. »

Le chiffre du week-end : 1

C’est sur son seul ballon du match que Daniel Sturridge a inscrit le but du week-end dans le football européen, plutôt important qui plus est : à la 89è minute, il permettait à Liverpool d’égaliser 1-1 sur la pelouse de Chelsea. Sturridge était entré en jeu et n’a plus touché la balle avant le coup de sifflet final.

L’ex enfant prodige du football anglais, quoique remplaçant dans l’attaque de Liverpool, traverse une période faste statistiquement. Quatre buts en sept matches, dont cinq où il est entré en jeu, lui permettent d’afficher une statistique remarquable : Sturridge a inscrit un but toutes les 47 minutes.

Manchester City profite de ce premier match sans victoire de Liverpool cette saison pour prendre la tête du championnat anglais, à la différence de buts. Chelsea est troisième et Manchester United 10è, après une nouvelle défaite à West Ham.

Les wikis du week-end

Facile

Auteur d’un doublé ce week-end, je participe activement au bon début de saison de ma nouvelle équipe.

Difficile

Lors de la victoire de la Roma dans le derby romain (3-1), qui rattrape le triste début de saison des giallorossi, je suis devenu le deuxième joueur de l’histoire à marquer dans un derby romain avec la Lazio ET la Roma. Comme chacun sait, le premier était l’attaquant suédois Arne Selmosson, dans les années 1950.