Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, en septembre. / PHILIPPE LOPEZ / AFP

« On parle de rassemblement, et bien rassemblons-nous ! » Philippe Loiseau, député du Rassemblement national (RN) au Parlement européen, appelle son parti à faire « liste commune » avec Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France (DLF), désormais officiellement candidat aux élections européennes.

Invité sur BFM mercredi 3 octobre, M. Dupont-Aignan a annoncé que les deux députés européens RN Sylvie Goddyn et Philippe Loiseau lui avaient écrit pour lui apporter leur « soutien » dans cette campagne. Dans une lettre datée du 2 octobre et dont Le Monde a pu prendre connaissance, les deux élus le considèrent comme « le plus crédible et le plus légitime à conduire cette grande liste d’union ».

Philippe Loiseau nuance auprès du Monde : « Non », il ne quitte pas le parti de Marine Le Pen pour rejoindre celui de Nicolas Dupont-Aignan. « Il n’est pas question non plus de rejoindre sa liste », ajoute celui qui espère que sa démarche va faire réagir, « notamment Marine Le Pen ». Celle-ci aurait déjà fait savoir qu’elle n’avait « pas trop apprécié », sans pour le moment réagir publiquement.

Pas de « trahison » dans sa missive

S’il ne voit aucune « trahison » dans sa missive, M. Loiseau sait que « certains vont le voir comme ça » au sein de son parti, et a donc préféré envoyer un communiqué de presse à en-tête de Nanterre, où se trouve le siège du RN, précisant que « quelle que soit l’issue des discussions », il soutiendrait « sans réserve la liste que le Rassemblement national présentera aux élections européennes ».

Côté RN, on démine la portée d’un tel appel de la part d’un député européen que « personne ne connaît » et qui ne quitte même pas le parti. D’autres l’ont fait avant lui, comme Bernard Monot, l’ancien conseiller économique de Mme Le Pen et député européen qui a rejoint DLF en mai dernier.

« Personne ne comprend que Marine ne soutienne pas la candidature de Nicolas », bruisse quant à lui un proche du député de l’Essonne désormais en campagne européenne. D’autant que la patronne du parti d’extrême droite avait réagi au lancement de campagne de son allié d’entre-deux-tours en affirmant que « rien politiquement » ne les séparait, et que leurs députés se retrouveraient donc sous la même bannière eurosceptique, une fois élus.

A moins que l’alliance présidentielle ne finisse en rupture européenne. Dans l’entourage de Nicolas Dupont-Aignan, certains commencent à murmurer que Marine Le Pen « pourrait bien finir par rendre les coups, à force de se faire piquer des élus… »

La lettre des deux députés européens RN Sylvie Goddyn et Philippe Loiseau à Nicolas Dupont-Aignan :