Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand (LRM), au perchoir, le 2 octobre 2018. / PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand (LRM), a fermé la porte mercredi 3 octobre à l’idée de créer lui-même une commission d’enquête parlementaire sur les abus sexuels dans l’Eglise en France, comme réclamé la veille par les députés socialistes.

Un groupe de personnalités réunissant des religieux, d’anciens ministres, des avocats et des victimes a lancé ce week-end un appel pour une telle commission parlementaire afin de « faire la lumière sur le passé pour éviter qu’il ne se reproduise ».

« Ben voyons ! »

Mardi, la chef de file des députés PS, Valérie Rabault, signataire de cet appel, a fait savoir qu’elle comptait demander à M. Ferrand de créer cette commission par ses pouvoirs propres, plutôt que d’utiliser son « droit de tirage » (une fois par session ordinaire pour chaque groupe). Il est « utile d’essayer de rassembler le plus largement possible » sur de tels sujets sensibles, selon son groupe.

« Ben voyons ! », a lancé M. Ferrand devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP). « Que ceux qui lancent ces idées s’en saisissent jusqu’au bout », a-t-il ajouté, estimant que cette commission fait partie des sujets qui « donnent lieu à un certain jésuitisme ».

La plupart des groupes politiques à l’Assemblée – hormis LR – ne sont pas hostiles au principe d’une telle commission, mais aucun jusqu’alors n’est prêt à utiliser son « droit de tirage ».