Frappée par un harceleur à Paris, Marie Laguerre réagit à l’ampleur qu’a prise son témoignage
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En plein débat sur le harcèlement de rue, la vidéo de l’agression avait suscité l’indignation. L’homme qui avait giflé une jeune femme dans une rue de Paris fin juillet a été condamné jeudi 4 octobre à six mois de prison ferme. Cet homme de 25 ans, qui comparaissait détenu, restera en prison.

Le tribunal a également prononcé une obligation de soin et une interdiction d’entrer en contact avec la victime de 22 ans, à laquelle il devra verser 2 000 euros en réparation du préjudice moral. Le parquet avait plus tôt requis un an de prison ferme et six mois avec sursis, ainsi que le maintien en détention et une obligation de soin pour le prévenu. L’homme reconnaissait les violences mais niait avoir tenu des propos obscènes à la victime.

L’affaire avait éclaté le 25 juillet, lorsque Marie Laguerre avait publié sur Facebook un billet racontant son agression, images de vidéosurveillance à l’appui. Elle y accusait l’homme de lui avoir adressé des bruits et remarques à connotation sexuelle. « J’ai donc lâché un “ta gueule” en traçant ma route. Car je ne tolère pas ce genre de comportement », écrivait-elle. L’homme lui avait alors jeté un cendrier, avant de la gifler violemment devant des témoins, assis à la terrasse d’un bar, en pleine journée.

« Profil psychologique fragile »

Durant le procès, le prévenu a, en revanche, affirmé avoir dit à la jeune femme que le rouge lui allait très bien. « N’importe quel homme a déjà parlé à une femme dans la rue », a-t-il plaidé. « Vous cherchez la petite bête », a résumé le jeune homme, souvent insolent, à la présidente qui l’interrogeait. Aux policiers, lors de sa garde à vue, il avait expliqué que Marie Laguerre était « grave aguicheuse », « qu’elle se dandinait ». Il nie, désormais, avoir dit cela.

Marie Laguerre a rapporté avoir eu après cette agression des troubles du sommeil, de l’appétit, et avait souffert d’anxiété. Elle s’était vue prescrire quinze jours d’ITT (incapacité totale de travail) psychologique et un jour d’incapacité physique.

« Ce dossier parle de violences faites aux femmes et de harcèlement de rue », a déclaré la procureure. Le prévenu était, cependant, jugé pour « violences aggravées » uniquement. Le prévenu, « au profil psychologique fragile », « au profil violent et impulsif » est « dans une position de déni », a déploré la procureure. « On aurait espéré de la réflexion », a-t-elle ajouté.