Université Paul-Valéry, à Montpellier, en mai 2018. / PASCAL GUYOT / AFP

Après l’échec de leur mouvement du printemps, ils avaient promis d’essayer de se remobiliser à la rentrée. Dans les universités de Rennes-II et de Montpellier-III, des étudiants opposés, entre autres, à la loi sur l’orientation et la réussite des étudiants (ORE) adoptée en mars, ont voté cette semaine le blocage de leur fac pour la journée de mobilisation nationale du 9 octobre.

A Rennes-II lors d’une assemblée générale de rentrée organisée mardi 2 octobre, une « petite centaine d’étudiants », selon le quotidien Ouest-France, ont ainsi voté le blocage de leur établissement à l’occasion de la journée interprofessionnelle contre la politique sociale du gouvernement.

En réaction à ce vote, Olivier David, le président de l’université, a organisé dès jeudi matin une assemblée générale des personnels qui a voté une motion rappelant que l’université est un lieu ouvert et que toute tentative de blocage constitue une entrave à la liberté d’étudier et de travailler. Le président de l’université, qui avait pourtant donné une dispense d’assiduité aux enseignements de 10 heures à 15 heures afin de permettre aux étudiants d’exercer leur droit à manifester, a d’ores et déjà prévenu qu’il ne laisserait pas empêcher le fonctionnement normal de l’université.

« Sélection sociale »

A l’université Paul-Valéry de Montpellier, autre fer de lance de l’opposition du printemps à la loi sur l’accès à l’université, une assemblée générale a réuni mercredi 3 octobre quelque 250 étudiants. Ces derniers ont voté « l’occupation d’un amphithéâtre pour l’organisation de la lutte ». Elle menace de nouveaux blocages si les cours ne sont pas « banalisés » pour permettre aux étudiants de participer à la mobilisation nationale du 9 octobre.

Dans une motion, l’assemblée générale réclame « l’abrogation de l’arrêté licence et de la loi ORE (…) qui prévoient la mise au pas de la jeunesse ». Au cours de longues et nombreuses prises de parole, des étudiants ont dénoncé « une mise au pas de la jeunesse », « une définition des licences selon les besoins du patronat », la « sélection sociale » à l’entrée de l’université, une « privatisation rampante de l’université ».

« Un groupe d’étudiants et de non-étudiants a occupé sans autorisation l’amphithéâtre 1, empêchant la tenue de deux cours prévus », a de son côté dénoncé dans un communiqué le président de l’université Paul-Valéry, Patrick Gilli, qui, comme son homologue de Rennes-II, se veut intransigeant. « Alors que l’université Paul-Valéry se remet à peine du mouvement très dur de l’hiver et du printemps […], il est évidemment inenvisageable que de nouvelles perturbations viennent dégrader la situation sur le campus », poursuit le texte de la direction, assurant ne pas « accorder une autorisation d’accès aux amphithéâtres » et ne pas accepter la demande de « banalisation » des cours.