« Le Rêve géométrique », de Virginie Barré dans le cadre de l’exposition « Les Formes claires », jusqu’au 13 octobre. / GALERIE LOEVENBRUCK

Alors que la grisaille ­menace, il faut se précipiter vers l’exposition de Virginie Barré. Trop rare depuis quelques années, l’artiste ­dévoile de délicieuses sculptures, les affiches des films qui l’ont récemment accaparée, et surtout l’un d’eux, intitulé Le Rêve ­géométrique. Treize minutes d’un bonheur ­acidulé, c’est Tati au pays des merveilles ! Géométrie, car une ribambelle de bambins et une flopée d’adultes pas trop grandis y paradent sur une immense plage, vêtus de drôles d’accoutrements rayés, de chapeaux ronds (on est en Bretagne). Rêve, car ils sont portés par une grâce infinie, et seuls les songes permettent de batifoler ainsi. Rondes et alignements, dispersions et éclatement, les mouvements de cette foule pleine d’une énigme joyeuse sont filmés du ciel, tel un tableau abstrait qui soudain trouverait son incarnation, entre cinéma constructiviste et délire à la Jean-Paul Goude. Difficile, après cela, de ­retraverser le miroir en sens inverse.

« Les Formes claires », de Virginie Barré, à la galerie Loevenbruck, 6, rue Jacques-Callot, Paris 6e. Tél. : 01-53-10-85-68. Jusqu’au 13 octobre.