Une image du matériel électronique saisi en avril dans la voiture des quatre Russes expulsés, présentée jeudi 4 octobre par le ministère de la défense néerlandais. / HANDOUT / AFP

Le Kremlin a assuré, lundi 8 octobre, que La Haye n’avait apporté aucune preuve aux accusations selon lesquelles des espions russes ont tenté de pirater en avril le siège de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

Les Pays-Bas ont en effet affirmé jeudi 4 octobre avoir déjoué une tentative de piratage visant l’OIAC et expulsé quatre espions russes présumés qui avaient positionné un véhicule truffé d’équipements électroniques sur le parking d’un hôtel proche du siège de l’institution internationale.

Cette tentative de piratage présumée s’est déroulée en avril, au moment où l’OIAC enquêtait sur l’empoisonnement de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal en Angleterre, mené selon Londres par des agents du renseignement militaire russe. L’organisation enquêtait également sur une attaque chimique présumée à Douma en Syrie, imputée par les Occidentaux aux forces gouvernementales syriennes soutenues par Moscou.

« Un voyage de routine »

« Il n’y avait rien de secret dans le voyage de nos spécialistes aux Pays-Bas. C’était un voyage de routine », a déclaré lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse commune à Moscou avec son homologue italien, Enzo Moavero Milanesi. « Ils ne se sont pas cachés lorsqu’ils se sont installés à l’hôtel, ni lorsqu’ils étaient à l’aéroport, ni lorsqu’ils se sont rendus à l’ambassade. Ils se sont fait arrêter sans explications. Cela avait l’air d’être un malentendu », a-t-il estimé.

Selon M. Lavrov, qui n’a précisé ni la spécialité des personnes arrêtées ni ce qu’il entendait par « voyage de routine », cette affaire montre un « mépris envers les mécanismes (…) existants pour traiter de telles questions ».

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a quant à lui estimé que les passeports diplomatiques utilisés par les quatre individus expulsés ne prouvent pas qu’ils étaient des espions. « Il y a des canaux habituels de travail (…). Qu’ils transmettent les documents, les preuves et les informations par ces canaux et nous sommes prêts à les regarder. Nous n’avons pas l’intention de parler de tels sujets par l’intermédiaire des médias », a-t-il ajouté.

Le Kremlin, qui ironisait la semaine dernière sur l’« espionnite aiguë » qui touche les Occidentaux, a fait savoir que l’ambassadeur néerlandais à Moscou était convoqué lundi au ministère des affaires étrangères pour évoquer cette affaire.