Vue de la collégiale de Thann, dans le Haut-Rhin. / FREDERICK FLORIN / AFP

Une enquête IFOP pour l’association Familles rurales, présentée mardi 9 octobre, illustre les différences de perception du monde rural selon qu’il est vu par l’ensemble des Français ou par les habitants des campagnes.

  • « Difficultés » versus « qualité de vie »

Ainsi, pour 46 % des Français interrogés, la ruralité est d’abord synonyme de « difficultés socio-économiques et de nuisances », quand elle évoque au contraire bien-être et « qualité de vie » pour 62 % des ruraux.

Inversement, 59 % des Français estiment le monde rural « en déclin », contre seulement 43 % des ruraux, dans cette enquête en partenariat avec France Info.

Pour tous, la France des campagnes arrive, en revanche, en tête des territoires « délaissés », devant « la France des banlieues » et celle des villes petites et moyennes.

  • Le manque de services publics, problème nº 1

Dans le détail, 57 % des ruraux estiment « ne pas bénéficier de l’action des pouvoirs publics », contre 36 % de l’ensemble des Français. Et 56 % se disent pessimistes pour leur avenir, contre 49 % de l’ensemble des Français.

Pour le « grand public », le manque de services publics (70 %), d’offres d’emploi (62 %) et de transports (54 %) sont les principaux obstacles à l’installation de nouveaux habitants en milieu rural.

  • « Vie idéale » pour 81 % des Français

Il n’empêche que, pour 81 % des Français, vivre à la campagne représente la vie idéale, qu’ils y travaillent ou non. Seuls 19 % aspirent à une vie totalement urbaine (comme lieu de vie et de travail). Et parmi les ruraux, seuls 5 % souhaitent quitter la campagne.

Familles rurales, qui revendique 2 200 associations locales, identifie divers enjeux pour renforcer l’attractivité du monde rural, parmi lesquels la lutte contre la désertification médicale, la disparition des commerces de proximité ou encore le recul de l’offre de transports collectifs.

« Mettre le numérique au service de la population », avec le télétravail ou la télémédecine, permettrait, selon elle, de « reconnecter tous les territoires ».

L’enquête a été réalisée en ligne du 8 au 11 juin auprès de 1 012 personnes de 18 ans et plus, et du 6 au 11 juin auprès de 1 501 personnes représentatives de la population rurale, selon la méthode des quotas.