Une étude de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) publiée mardi 9 octobre montre à quel point la musique est devenue partie prenante de la vie quotidienne. Dans les vingt pays les plus consommateurs (la Chine et l’Inde bien qu’étudiés ne sont pas pris en compte dans le rapport global), les consommateurs passent en moyenne près de 18 heures par semaine à écouter de la musique, soit 2 heures et demie par jour. Les Français sont un peu à la traîne, avec environ 15 heures d’écoute hebdomadaire.

Quand écoute-t-on le plus souvent de la musique ? En voiture à 66 %, dans les transports pour aller travailler, se rendre à l’école ou à l’université (54 %), en étudiant (40 %) et avant de s’endormir (19 %). Sans surprise, les 16-24 ans écoutent plus de musique et à de multiples occasions.

Les productions nationales sont largement plébiscitées dans chacun des pays étudiés. Au Japon par exemple, deux tiers du public écoute de la pop japonaise. En Corée, 62 % sont branchés sur de la K-Pop. Dans l’Hexagone, près de 70 % du public écoute de la variété française. Idem au Brésil, où 55 % de la population choisit de la musique populaire locale.

Dans les vingt pays examinés, la pop arrive en tête des genres les plus écoutés, suivie par le rock, la dance/electro/house puis par les bandes-annonces des films et séries.

« Un moteur d’adhésion aux nouvelles technologies »

La musique constitue selon l’IFPI « un moteur d’adhésion aux nouvelles technologies » : trois-quarts des consommateurs utilisent un smartphone pour écouter de la musique. Un résultat qui monte à 94 % chez les 16-24 ans. Les enceintes intelligentes à commande vocale commencent à s’imposer doucement puisque 15 % des consommateurs se déclarent prêts à en acheter une dans les douze prochains mois.

Les réseaux sociaux gardent une domination incontestée chez les fans dès qu’il s’agit de discuter musique. Directement corrélé aux nouveaux modes de consommation globale de la musique, le streaming légal à la demande (audio ou vidéo) est désormais utilisé par 86 % des consommateurs des vingt pays étudiés. Le streaming vidéo (YouTube) représente plus de la moitié du temps passé à consommer de la musique en streaming, note l’étude. Les auteurs montent au créneau en fustigeant le fait que « les services de partage de vidéos ne rémunèrent pas loyalement les créateurs et les producteurs de musique », en affirmant que là où Spotify leur octroie 20 dollars, YouTube leur concède vingt fois moins.

Par ailleurs, la bonne vieille radio semble avoir encore de beaux jours devant elle puisque 86 % des consommateurs continuent de l’écouter en moyenne 4 heures et demie par semaine.

L’étude pointe enfin les pratiques illicites d’écoute de la musique effectuées par 38 % des consommateurs. La technique de piratage la plus utilisée reste aujourd’hui le « stream ripping », un procédé qui consiste à utiliser des logiciels gratuits pour convertir facilement un fichier vidéo en fichier audio.