Aaron Eckhart et Marthe Keller dans l’épisode « The Violet Hour » de la série « The Romanoffs », créée par Matthew Weiner. Sur Amazon. / AMAZON VIDEO

LES CHOIX DE LA MATINALE

Sean Penn en astronaute qui se prépare pour une mission martienne et tout ce qu’elle implique sur Terre, Matthew Weiner qui s’intéresse à des descendants des Romanov, et Elite, un possible nouveau succès espagnol pour Netflix figurent au menu de la semaine.

« The First » : Sean Penn pour la première fois dans une série

The First: Trailer (Official) • A Hulu Original
Durée : 02:10

Sous la conduite du showrunner Beau Willimon, qui créa House of Cards, et devant la caméra d’Agnieszka Holland pour les deux premiers épisodes, l’acteur Sean Penn fait ses premiers pas dans une série. Il y incarne un astronaute des années 2030, Thomas Hagerty, chargé de former la toute première équipe en partance pour la planète Mars.

Mais que ceux qui ne prisent guère les voyages dans l’espace se rassurent, la série reste sur Terre et scrute avant tout l’imbroglio affectif dans lequel l’astronaute se trouve pris. Un maelström de culpabilité et de deuil, d’amour paternel et d’aspiration au dépassement de soi, la préparation de son équipe à son prochain voyage spatial n’intervenant en fait qu’en toile de fond.

D’ailleurs, si cette série parvient, non pas à passionner, mais à arrimer le spectateur à ses huit épisodes, elle le doit avant tout à ses scènes intimistes, lorsque l’astronaute fait face à sa fille ado ou à sa boss glaçante. Beaucoup moins aux séquences d’entraînement ou de résolution de problèmes techniques, et peu à l’approche métaphysique de la conquête de l’univers, que Beau Willimon tente pourtant d’apparenter à une quête de spiritualité.

« The First », série créée par Beau Willimon. Avec Sean Penn, Natascha McElhone et Anna Jacoby-Heron (Etats-Unis, 2018, 8 x 60 minutes). Sur la plate-forme OCS GO à partir de ce mardi 9 octobre à 20 h 40.

« The Romanoffs » : le retour de Matthew Weiner, créateur de « Mad Men »

The Romanoffs – Official Trailer | Prime Video
Durée : 01:43

Trois ans après la fin de sa géniale série Mad Men – et onze mois après qu’une des scénaristes de ce show l’a accusé de harcèlement sexuel –, Matthew Weiner est de retour : sur Amazon, pour huit films réunis sous un même titre, The Romanoffs.

Les « films-épisodes » de cette anthologie peuvent en effet durer 90 minutes – c’est le cas des deux premiers, les seuls que nous ayons pu voir à ce jour –, et ne sont liés entre eux que par une très évasive historicité : tous comptent au moins un personnage qui se croit descendant de la famille royale russe des Romanov, laquelle a régné quelque 300 ans, du début du XVIIsiècle jusqu’à 1917. Chacun de ces films-épisodes a par ailleurs été réalisé et écrit ou co-écrit par Weiner, sur la base d’un budget de 50 millions de dollars (43,5 millions d’euros).

Le premier volet, The Violet Hour, se déroule de nos jours à Paris et met en scène une vieille dame, riche, dominatrice et raciste (Marthe Keller) qui entend rejeter une aide à domicile très expérimentée mais musulmane (Inès Melab). Le récit de cette confrontation, auquel s’agrège l’idylle que va vivre cette aide ménagère, est en réalité bien trop touffu pour sa durée de 90 minutes. Weiner s’est de toute évidence fait plaisir en tournant une romance à Paris, mais elle se clôt sur une queue de poisson éclair qui invalide l’ensemble de l’épisode.

Le deuxième volet se déroule aux Etats-Unis, avec un couple à bout de souffle qui, le temps d’un week-end, va se séparer, amenant chacun à vivre une échappée romantique. Cette fois, le récit, qui vire à la comédie noire romantique, fait preuve de longueurs voire de lourdeur – notamment lors de son clin d’œil au film de Sidney Lumet, Douze hommes en colère.

Le troisième volet promet une rencontre au sommet entre une actrice, interprétée par Christina Hendricks (Joan, dans Mad Men), et une réalisatrice qui fut elle-même star au cinéma, que joue Isabelle Huppert.

« The Romanoffs », série créée par Matthew Weiner (Etats-Unis, 2018, huit épisodes de 60 à 90 minutes). Sur Amazon, les deux premiers épisodes dès le 12 octobre, puis un épisode chaque vendredi, seulement en version originale.

« Elite » prendra-t-elle la relève de « La Casa de papel » ?

Elite | Official Trailer [HD] | Netflix
Durée : 02:06

Après que leur école a été détruite, trois lycéens d’origine modeste sont amenés à intégrer gratuitement Las Encinas, l’école privée qui forme les richissimes enfants de l’élite espagnole. Est-ce une chance, pour les nouveaux arrivants ? Plutôt un calvaire. D’autant que l’opposition entre les deux classes sociales ainsi mises en relation va aboutir à un crime. Mais de quel côté est venu le coup ?

Ceux qui campaient Rio et Denver dans La Casa de papel se retrouvent dans cette série espagnole proposée par Netflix. Le premier, Miguel Herran, est l’un des trois lycéens jugés « caillera » qui arrive à Las Encinas. Jaime Lorente, lui, interprète le frère aîné du héros principal qu’est le lycéen Samuel, dont le rôle est tenu par Itzan Escamilla, encore peu connu... tout au moins avant la diffusion de cette série.

Sur fond d’intrigue policière, Elite filme des jeunes en rébellion contre leur famille ou leur milieu, des corps peu vêtus et des scènes de sexe, mais traite aussi d’injustice sociale, de corruption politique et économique, du poids de la religion, du VIH, d’amitié indéfectible, etc. On y retrouve un peu de Gossip Girl, de Riverdale, de 13 Reasons Why, de Casa de papel, des séries qui s’adressent particulièrement aux ados.

« Elite », série créée par Carlos Montero et Dario Madrona. Avec Maria Pedraza, Itzan Escamilla, Miguel Herran, Jaime Lorente (Espagne, 2018, 8 x 50 minutes). Sur Netflix.