Les sénateurs de la commission d’enquête sur l’affaire Benalla ont procédé mercredi 10 octobre à une ultime audition, celle d’une ancienne responsable de la sécurité à l’Elysée, près d’un mois après celle d’Alexandre Benalla lui-même, le 19 septembre.

Pour sa 28e audition depuis juillet, la commission d’enquête sénatoriale a entendu Sophie Hatt, ancienne chef du groupe de sécurité de la présidence de la République sous François Hollande, creusant une nouvelle fois la question-clé de la sécurité du chef de l’Etat.

« Si le programme de nos auditions s’achève avec cette audition, nous avons entamé (…) un travail d’analyse approfondie » pour « mettre en évidence les points qui ont pu d’ores et déjà être éclaircis », mais aussi « les contradictions qui ont émergé de nos auditions », avait, en préambule, déclaré le président LR de la commission, Philippe Bas. Cette analyse « va encore se poursuivre quelques semaines », a-t-il précisé, à l’abri de l’extrême médiatisation en septembre des travaux de la commission.

Le rapport présenté au plus tard en février

Quel était le rôle d’Alexandre Benalla, souvent vu très proche d’Emmanuel Macron lors de ses déplacements ? Avait-il – ce qu’il nie – une fonction de protection personnelle du président ? Pourquoi avait-il un permis de port d’arme ? Etait-il « un organisateur de voyages » ? Un « garde du corps » ? Un « coordinateur » ?

Autant d’hypothèses qui sont apparues au fil des auditions commencées le 24 juillet après les révélations du Monde sur les agissements de l’ex-chargé de mission de l’Elysée, accusé d’avoir rudoyé un couple place de la Contrescarpe à Paris en marge de la manifestation du 1er-Mai. La commission d’enquête a jusqu’à février pour continuer ses investigations, mais peut tout à fait rendre son rapport avant. « Avant la fin de l’année » était l’objectif visé par le corapporteur socialiste de la commission, Jean-Pierre Sueur.

Poursuite du volet judiciaire

Hasard du calendrier, cette dernière audition intervient en plein doute sur la composition du gouvernement, alors que l’affaire Benalla a été le premier caillou dans la chaussure de l’exécutif, avant les démissions de Nicolas Hulot et Gérard Collomb.

Le volet judiciaire de l’affaire, dans lequel la commission a bien pris garde de ne pas interférer, poursuit son cours. Alexandre Benalla a été interrogé pour la première fois, vendredi dernier, par les juges d’instruction.

Le jeune homme, aujourd’hui à Pôle emploi, selon ses dires, est mis en examen pour « violences en réunion », « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique », « port public et sans droit d’insignes réglementés », « recel de détournement d’images issues d’un système de vidéoprotection » et « recel de violation du secret professionnel ».

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