A Sarrance, dans les Pyrénées-Atlantiques, le 3 octobre. / IROZ GAIZKA / AFP

La bataille entre pro et anti-ours dans les Pyrénées-Atlantiques va-t-elle se poursuivre au tribunal ? Seize associations environnementales ont déposé une plainte au parquet de Pau, mercredi 10 octobre, contre les battues menées par des éleveurs béarnais, a annoncé à l’Agence France-Presse leur avocat, Jean-François Blanco.

Parmi les plaignants figurent notamment le Fonds d’intervention éco-pastoral (Fiep), la Sepanso Pyrénées-Atlantiques, France Nature Environnement, FERUS, l’association Pays de l’ours ou encore la Ligue de protection des oiseaux (LPO).

Menaces sur les brebis

Depuis plusieurs semaines, les éleveurs affichent leur colère contre la réintroduction la semaine dernière dans les Pyrénées de deux ourses slovènes. La plainte vise notamment les barrages dressés, dans la nuit du 3 au 4 octobre, au cours desquels les agriculteurs « n’ont pas hésité à bloquer longuement la circulation et à fouiller les véhicules arrêtés ». Ils « se sont comportés comme des agents de la force publique », selon Jean-François Blanco.

Les deux ourses slovènes ont été lâchées jeudi et vendredi dans les Pyrénées-Atlantiques afin de sauvegarder l’espèce, menacée d’extinction en France. Mais selon les éleveurs, ces arrivées ne sont pas compatibles avec l’élevage. L’animal, qui se nourrit à 70 % de végétaux, peut s’attaquer à des brebis ou provoquer la chute de dizaines d’entre elles d’un escarpement si elles sont effrayées.

Outre les indemnisations en cas d’attaque par des ours, des mesures d’accompagnement ont été prévues par l’Etat pour rassurer les éleveurs. Parmi celles-ci, le gardiennage permanent des troupeaux, l’achat de chiens de protection patou, ou la mise en place de clôtures électriques mobiles.