L’avis du « Monde » – on peut éviter

Mercredi 3 octobre, 10 heures, projection de presse de Venom, dans une grande salle des Champs-Elysées. Dans les heures qui suivent, je cherche ce qu’on peut bien dire d’un film à la fois attendu et décevant.

Se gausser de la difficulté de Tom Hardy à maîtriser le registre comique ? Le personnage qu’il joue, un journaliste d’investigation irresponsable qui devient l’hôte d’un parasite extraterrestre, ne présente guère d’intérêt, ce n’est sans doute pas la faute de l’acteur britannique. Se demander pourquoi Michelle Williams a abandonné Kelly Reichardt ou Kenneth Lonergan pour un rôle aussi convenu de petite amie résolue qui se tient soigneusement au second plan ? La réponse se trouve sans doute sur les relevés bancaires de l’actrice, grand bien lui fasse.

80 millions de dollars de recettes

Remarquer que Black Panther reste encore un exemple bien isolé et que c’est Riz Ahmed qui incarne le méchant – un milliardaire vaguement inspiré d’Elon Musk, dont le discours écologiste dissimule de noirs desseins, et pas Tom Hardy ? On me répondra que je vois le mal partout et que, de toute façon, le personnage de Riz Ahmed, baptisé Carlton Drake, est titulaire d’un passeport britannique.

Arrivé à ce point de mes réflexions et au dimanche matin, les résultats du box-office américain tombent. Venom, production Sony façonnée à partir de la parcelle de l’univers Marvel qui a été concédée à la multinationale japonaise, à qui les observateurs du marché prédisaient un avenir guère plus glorieux que celui des 4 Fantastiques de la Fox, est un succès massif, avec plus de 80 millions de dollars de recettes en un week-end d’exploitation. Le marché a parlé, je m’arrête là.

Venom - Bande-annonce 2 - VF
Durée : 02:25

Film américain de Ruben Fleischer. Avec Tom Hardy, Michelle Williams, Riz Ahmed (1 h 54). Sur le Web : www.facebook.com/Venom.LeFilm et www.venom.movie