La ministre de la santé, Agnès Buzyn, le 3 octobre à l’Assemblée nationale. / THOMAS SAMSON / AFP

Faut-il taxer davantage l’alcool ? C’est ce que souhaitent plusieurs médecins qui ont écrit une lettre, rendue publique jeudi 11 octobre, à la ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui regrettent que l’alcool soit « le grand absent du financement » du fonds de lutte contre les addictions aux substances psychoactives, dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2019.

Parmi les neuf signataires de cette missive, intitulée « Madame la ministre, protégez les Français de l’alcool », se trouve le professeur Michel Reynaud, président d’Actions addictions, les président et vice-président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa), Nicolas Simon et Bernard Basset, la pneumologue Irène Frachon ou encore le professeur de santé publique Gérard Dubois.

« Discussion picrocholine »

Si le gouvernement a prévu une augmentation de dix millions d’euros de ce fonds de prévention pour l’année prochaine, cela « relève d’un effet d’annonce sans commune mesure avec la dimension du problème » de l’alcool en France, estiment les signataires. La prévention gouvernementale en matière d’alcool se limite à une « discussion picrocholine », dérisoire, sur la taille en millimètres du pictogramme « interdit aux femmes enceintes », déplorent-ils.

Les signataires souhaitent que le budget de la Sécurité sociale pour l’année prochaine prévoie « une taxe sur les boissons alcoolisées en fonction du gramme d’alcool pour financer les soins et une taxe sur les dépenses de publicité – y compris sur Internet – pour financer la prévention ».

« Les excellents résultats obtenus en matière de lutte contre le tabac (1 million de fumeurs en moins en un an) grâce à la hausse du prix du tabac, montrent pourtant la voie à suivre car ils confirment l’efficacité des mesures de taxation et de contrôle du marketing », estiment les addictologues.

Quelle est la drogue la plus nocive ?
Durée : 02:36