Une nouvelle prétendante pour mener le Parti socialiste (PS) aux élections européennes : Christine Revault d’Allonnes, l’actuelle cheffe de file des eurodéputés socialistes, annonce au Monde jeudi 11 octobre qu’elle est candidate pour être tête de liste de la formation. « De part les responsabilités que j’ai, le travail que j’ai conduit au Parlement européen et celui mené au sein du PS français à la tête du chantier Europe [qui a élaboré le texte de cadrage soutenu par la direction du parti pour les élections de mai 2019], je pense avoir la légitimité de conduire la liste », détaille-t-elle.

Son collègue à Strasbourg Eric Andrieu a lui aussi fait acte de candidature, en début de semaine. Mais « je trouve que ce serait une bonne chose qu’il y ait une tête de liste féminine », souligne Mme Revault d’Allonnes. « Je travaille très bien avec Eric, ma candidature n’est pas contre lui, mais avec lui », précise l’élue, en suggérant une forme de « ticket ». M. Andrieu a notamment reçu le soutien de la présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Valérie Rabault.

La liste connue à la « mi-novembre »

La future tête de liste sera-t-elle un de ces deux eurodéputés ? Ce sont « de très bons candidats », se borne à commenter le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. La question de l’incarnation de la liste est actuellement en discussion, et sa composition sera connue « au plus tard à la mi-novembre ».

Les deux prétendants ont en tout cas un autre rival : le conseiller régional d’Ile-de-France Julien Dray, qui a annoncé sa candidature dès le mois d’août.

Le renoncement de Pierre Moscovici a rebattu les cartes au Parti socialiste. Le commissaire européen, qui a longuement hésité à se porter candidat, s’est finalement désisté le 4 octobre, en critiquant durement, dans une interview au Monde, le texte de la direction de son parti sur les européennes.

« Le PS n’a pas pris la mesure du défi existentiel auquel fait face l’Europe », dit-il. Il reproche à sa formation d’appeler à ne pas ratifier le CETA, l’accord de libre-échange avec le Canada, et critique la volonté du PS de ne pas faire de coalition avec les libéraux. « Le PS est en train de s’isoler, au risque de devenir une force purement contestataire », affirme-t-il.

Le Parti socialiste réunit samedi son conseil national – son parlement –, qui doit définitivement adopter son texte de cadrage. Les militants doivent voter jeudi pour départager deux textes : celui soutenu par la direction, et celui porté par l’aile gauche du PS représenté par Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann.