Le siège de Natixis, filiale cotée d’investissement, de financement et d’assurances du groupe bancaire mutualiste BPCE (Banque populaire Caisse d’épargne), à Paris, en août. / JOEL SAGET / AFP

Séisme dans le monde du paiement. Natixis, la filiale cotée d’investissement, de financement et d’assurances du groupe bancaire mutualiste BPCE (Banque populaire Caisse d’épargne) envisage un rapprochement avec Ingenico, grand fabricant français de terminaux bancaires et spécialiste du paiement en ligne.

Il ne s’agit à ce stade que de « discussions préliminaires » précise la banque, qui a confirmé jeudi 11 octobre, dans un communiqué, « son intérêt à explorer la logique d’un rapprochement industriel de ses activités de paiement avec celles du groupe Ingenico ».

Natixis dispose de nouvelles marges de manœuvre. Elle a annoncé, le mois dernier, la vente de ses métiers de financement spécialisés (valorisés 2,7 milliards d’euros) à son organe central, BPCE SA.

Dans la foulée, Natixis a prévenu qu’elle disposait de 2,5 milliards d’euros pour investir, sur la durée de son plan stratégique, principalement dans les activités de gestion d’actifs mais aussi dans le paiement. Cela ne permettrait pas de racheter la totalité du groupe Ingenico, dont l’action s’est envolée, jeudi matin, à la Bourse de Paris, gagnant plus de 11 % à 10 heures et valorisant ainsi le groupe à 4,47 milliards d’euros.

Marques d’intérêt de la part de fonds d’investissement

L’opération n’est pas bouclée, d’autant qu’Ingenico a précisé faire l’objet « d’approches préliminaires ». D’autres candidats se sont manifestés. En juin, Bloomberg évoquait des marques d’intérêts provenant de fonds d’investissement, tels que CVC Capital Partners ou Bain Capital.

D’après nos informations, Ingenico cherche depuis un moment comment écrire la suite de son histoire. Il ne cachait donc pas vouloir attirer un partenaire, qu’il s’agisse d’un fonds, d’une banque ou d’un family office (fonds familial).

La société française, qui a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros pour un Ebitda (équivalent du résultat brut d’exploitation) de 526 millions d’euros, avait également publié des prévisions décevantes pour 2018. La valorisation, qui atteignait encore 7 milliards en 2015, au moment où il avait tenté de racheter Worldpay, a beaucoup baissé.

Les investisseurs s’interrogent quant à l’avenir des terminaux de paiement, alors que le paiement numérique se développe à toute vitesse, et que le secteur fait face à une vague de concentration sans précédent. Ingenico a d’ailleurs consenti d’énormes efforts pour rééquilibrer son activité vers le digital, qui représente 48 % de son chiffre d’affaires. Las ! Les marchés valorisent d’abord les acteurs « 100 % numériques »à l’image d’Adyen, introduit en Bourse sur une valorisation de 14 milliards d’euros.