Plus de 800 enfants enrôlés dans la milice civile d’autodéfense qui lutte avec l’armée contre le groupe jihadiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, ont été « libérés », a annoncé l’Unicef dans un communiqué, vendredi 12 octobre.

Il y a un an, la Civilian Joint Task Force (CJTF) avait pris l’engagement de ne plus recruter ni utiliser d’enfants, mais aussi de libérer tout mineur travaillant sous ses ordres, dans le cadre d’une feuille de route signée avec l’ONU.

« C’est une étape importante dans la lutte contre le recrutement et l’utilisation d’enfants, mais beaucoup d’autres restent dans les rangs d’autres groupes armés, qu’ils soient en situation de combat ou d’appui, a déclaré Pernille Ironside, représentante adjointe de l’Unicef au Nigeria. Nous appelons toutes les parties à cesser de recruter des enfants et à les laisser rester des enfants. »

Dans son rapport annuel de 2017 sur les enfants et les conflits armés, l’ONU avait affirmé qu’au moins 228 enfants, dont certains de moins de 9 ans, travaillaient pour la CJTF. Mais depuis que le plan d’action commun a été signé l’an dernier, les responsables de la CJTF ont lancé un travail de recensement au sein de ses structures sur le terrain. Au total, selon l’Unicef, 1 469 enfants (1 175 garçons et 294 filles) ont été identifiés dans la seule ville de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, dans le nord-est du pays. Ces enfants fournissent notamment des renseignements ou assistent les miliciens dans leurs patrouilles nocturnes et aux points de contrôle.

2,6 millions de déplacés

« Des vérifications sont toujours en cours pour les enfants identifiés qui n’ont pas encore été libérés », a précisé à l’AFP Abdullahi Hussaini, le coordinateur du plan d’action pour la CJTF et le gouvernement du Borno.

Depuis l’an dernier, l’Unicef affirme avoir accompagné la réintégration de quelque 8 700 enfants relâchés des mains des différents groupes armés au Nigeria.

L’insurrection de Boko Haram a fait au moins 20 000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés depuis 2009. Les enfants ont été particulièrement touchés par le conflit. Les enlèvements les et recrutements forcés se sont multipliés pendant ce conflit, tout comme les attaques contre les écoles, symboles de l’éducation occidentale honnie par les djihadistes.

Selon l’ONU, au moins 3 900 enfants ont été tués et 7 300 blessés dans le nord-est du Nigeria entre janvier 2013 et décembre 2016. Boko Haram a également eu recours aux enfants à de nombreuses reprises pour commettre des attentats dans la région.