Derrière une banderole « Il est encore temps » en tête de cortège, quelques milliers de personnes ont commencé la marche parisienne pour le climat, samedi 13 octobre en début d’après-midi, l’une parmi les plus de quatre-vingts prévues à travers le pays. Un mois après la mobilisation inédite du 8 septembre, dans la foulée de la démission de Nicolas Hulot, de simples citoyens appelaient de nouveau à manifester, demandant aux associations et aux partis politiques de se placer en fin de cortège.

Place de l’Opéra à Paris, les banderoles « Changeons le système, pas le climat » et « Chaud devant » ont repris du service, pour défiler jusqu’à la place de la République. « Plus on est nombreux, plus on peut peser sur les politiques publiques », avance Sylvaine Deport, 70 ans, venue de région parisienne. Capucine et Aurélien, 35 ans, sont venus avec leur fille de 3 ans sur les épaules et un bébé de 3 semaines, emmailloté en écharpe. « On n’a pas l’habitude de manifester, mais cette cause nous tient à cœur », disent-ils.

Le rassemblement était visuellement moins imposant que celui du 8 septembre qui, à Paris, avait réuni 50 000 personnes selon les organisateurs, 18 500, selon la préfecture de police. A Marseille, près de 500 personnes défilaient à la mi-journée sur le Vieux-Port. A Lille, des milliers de personnes sont également descendues dans la rue.

Un appel à passer à l’action

Comme en septembre, quand un jeune Parisien, Maxime Lelong, avait pris l’initiative d’appeler à descendre dans la rue après la démission inopinée de Nicolas Hulot du poste de ministre de la transition écologique, ces marches sont organisées par des particuliers, avec le soutien d’associations.

Sous les mots d’ordre « plus qu’une marche pour le climat » et « il est encore temps », ce mouvement citoyen espère dégager « un message clair qui soit audible pour tous » en faveur de l’environnement et encourager le passage à l’action, dit une des bénévoles chargés de la coordination, Danièle Migneaux. A Paris, en plus de la marche, un « village des initiatives » était organisé samedi après-midi place la République.

Des rassemblements sont prévus un peu partout dans l’Hexagone, ainsi qu’en Guadeloupe, en Martinique, à La Réunion, en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti. Hors de France, des marches doivent avoir lieu à Genève, à Luxembourg, à Namur, à Montréal et à Montevideo, selon les organisateurs.

D’autres actions doivent se dérouler à l’étranger à l’initiative de l’association 350.org. Au Japon ou encore en Australie, des copies du dernier rapport du GIEC, paru en début de semaine, doivent être distribuées à des élus. Dans ce rapport de quatre cents pages, les experts du climat de l’ONU appellent le monde à engager des transformations « rapides » et « sans précédent », s’il veut limiter le réchauffement à 1,5 °C.

Comprendre le réchauffement climatique en 4 minutes
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