Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa (au centre), lors d’une cérémonie de restitution de terres à la communauté KwaMwkazani, dans la province du KwaZulu-Natal, le 14 octobre 2018. / RAJESH JANTILAL / AFP

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a symboliquement rendu, dimanche 14 octobre, ses terres à une population noire qui en avait été dépossédée sous l’apartheid, et promis d’accélérer ce type de transfert dans le cadre de sa future réforme agraire.

« Nous écrivons l’histoire […] Nous réparons une injustice historique en rendant leur propriété à ses détenteurs légaux », a lancé M. Ramaphosa lors d’une cérémonie à Empangeni, dans la province du KwaZulu-Natal (nord-est), où la communauté KwaMkwanazi avait été privée, en plusieurs étapes, de 4 586 hectares de ses terres.

D’autres zones devraient connaître le même sort, si l’on en croit le président. « Ceci est la première d’une série de demandes de récupération de terres que nous souhaitons accélérer au cours des prochains mois », a-t-il déclaré après avoir sacrifié à la tradition zouloue en dansant bouclier en main et coiffe léopard sur la tête.

M. Ramaphosa a engagé il y a quelques mois une réforme pour rééquilibrer la structure de la propriété foncière en Afrique du Sud, toujours largement aux mains de la minorité blanche un quart de siècle après la chute de l’apartheid. Il envisage désormais de modifier la Constitution pour autoriser des expropriations sans indemnisation.

A quelques mois des prochaines élections générales, M. Ramaphosa a convenu que le Congrès national africain (ANC) « aurait pu en faire plus pour accélérer la réforme foncière » depuis son accession au pouvoir en 1994. Il a répété son « engagement à rendre les terres dans le cadre de la loi » en refusant « les occupations illégales de terres ». Si de nombreux Noirs applaudissent des deux mains, les Blancs, eux, s’inquiètent ouvertement.