Le premier ministre australien Scott Morrison, le 16 octobre. / HANDOUT / REUTERS

L’Australie pourrait décider prochainement de transférer son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, a annoncé mardi 16 octobre le premier ministre Scott Morrison, évoquant un geste diplomatique similaire à celui que les Etats-Unis ont fait en mai.

Le conservateur a convoqué une conférence de presse pour déclarer qu’il était « ouvert » aux propositions de reconnaissance formelle de Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu. Une telle mesure constituerait une rupture avec la politique que les gouvernements successifs appliquent dans ce domaine depuis des décennies.

« Nous sommes engagés envers une solution à deux Etats [Israël et un Etat palestinien], mais franchement ça ne se passe très bien, peu de progrès ont été réalisés, et il ne faut pas continuer à faire la même chose et s’attendre à des résultats différents », a tenté de justifier M. Morrison.

Séduire des électeurs

Cette annonce inattendue est intervenue quelques jours avant un scrutin législatif partiel qui doit avoir lieu dans une circonscription à forte population juive de Sydney. Le candidat du Parti libéral de M. Morrison, un ancien ambassadeur d’Australie en Israël, est en retard dans les intentions de vote selon des sondages.

Une défaite à cette élection entraînerait la perte de la majorité d’un seul siège que la formation détient au Parlement. Une porte-parole du Parti travailliste a accusé M. Morrison d’avoir fait son annonce sur Jérusalem pour séduire des électeurs supplémentaires.

M. Morrison est devenu chef du gouvernement le mois dernier après que les conservateurs du Parti libéral eurent évincé de ce poste Malcolm Turnbull, un dirigeant plus modéré de cette formation.

A l’époque du transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem décidé par le président Donald Trump, le gouvernement dirigé par M. Turnbull s’était distancié de la décision américaine, estimant qu’elle ne contribuait pas au processus de paix entre Israël et les Palestiniens.