Le retour de Palm est une madeleine de Proust pour qui a vu naître l’informatique en culottes courtes. Particulièrement ceux qui ont rêvé, au début des années 2000, d’un « smartphone », mot magique aux mille promesses. Alors que le WAP se développait à peine en France, dilapider 600 euros dans un mobile prétendument intelligent était alors folie, ou un rêve tapissé des lettres de Nokia, Sony-Ericsson, HTC, Blackberry.

Palm était alors le créateur d’un des premiers vrais smartphones, avec le Treo, sorti en 2004. Depuis, les iPhone et les Android se sont largement imposés. Mais le Palm revient en 2018, avec l’annonce d’un appareil miniature qui détonne et intrigue dans un paysage standardisé où les smartphones se ressemblent de plus en plus.

Le nouveau petit Palm est porté par une startup californienne, il ne reprend pas le logiciel historique des Palm. / PALM

Formule allégée

Le projet est porté par une start-up californienne qui a racheté les droits de la marque Palm à TCL, le mastodonte chinois de l’électronique. Son mobile, qui sera réservé au marché américain dans un premier temps, a tout pour nous replonger dans la décennie pionnière 2000-2010, celle où le smartphone se cherchait encore.

Le timide écran 3,3 pouces du Palm semble pensé pour ne pas s’interposer avec la vie réelle. C’est d’ailleurs l’argumentaire commercial de la marque, qui veut y voir un smartphone d’appoint, réservé aux soirs et aux week-ends, et destiné à nous faire décrocher de nos écrans géants, partiellement au moins.

Le Palm est 5 cm moins long qu’un smartphone actuel comme le Samsung S9. / PALM

Ce petit Palm pèse le tiers du poids d’un smartphone actuel. Sa taille est pensée pour la main, elle est plus compacte que celle du premier iPhone, ou celle du Palm Pré commercialisé en 2009, un trésor oublié de l’histoire du mobile, un smartphone à l’ergonomie si limpide qu’elle concurrençait celle de l’iPhone. Nous n’avons pas pu prendre le nouveau Palm en main, mais on devine qu’il épouse la paume naturellement, et que nos doigts voletteraient sur son écran sans effort, dans un confort aujourd’hui oublié.

Le Palm est encore plus petit qu’un iPhone de première génération. / PALM

Logiciel extrêmement épuré

Le logiciel central du Palm, qu’on voit tourner sur une vidéo du média américain The Verge, n’a plus rien à voir avec le Palm OS d’Antan, ni même le WebOS révolutionnaire du Palm Pré. C’est une version d’Android extrêmement simplifiée. Ses menus sont minimalistes et épurés. Autant de valeurs que Palm portait haut à une époque où les menus des smartphones étaient favorables aux migraines. Le Palm n’embarque qu’une poignée d’applications, et même si l’on peut en rajouter, tout en lui incite à la modération.

Au-delà des habitués du smartphone, la formule allégée du Palm pourrait intéresser ceux qui n’osent pas, ou ne veulent pas, se convertir au téléphone intelligent. Encore faut-il avoir de bons yeux, car les applications Android s’affichent en tout petit sur son écran.

Le Palm fait tourner le logiciel Android, mais son écran d’accueil est très différent : il affiche une liste défilante d’applications. / PALM

Le Palm sera commercialisé en novembre par l’opérateur américain Vérizon au tarif de 350 dollars. Pour l’acquérir, il faudra être le détenteur d’une ligne téléphonique chez cet opérateur, et souscrire à un abonnement mensuel de 10 dollars, qui donnera accès à une seconde SIM, réservée au Palm, en tant mobile d’appoint du smartphone principal.