Wojciech Janowski est « coupable d’avoir commandité l’assassinat » de sa belle-mère, la milliardaire monégasque Hélène Pastor, mais pas de son chauffeur, a affirmé mardi 16 octobre devant les assises des Bouches-du-Rhône son avocat, Eric Dupond-Moretti, prenant le contrepied de son client, qui niait depuis le début de son procès.

« Ces mots que vous attendiez de lui sortent de ma bouche. Ces mots, il a tenté de les exprimer, il a voulu s’exprimer mais n’a pas été cru, il s’est vu opposer tout au long de la procédure un mépris permanent, un mépris de classe », a lancé Me Dupond-Moretti, assurant que son client, s’il était coupable, n’avait agi que dans l’intérêt de Sylvia Ratkowski.

« Le minable de service »

« Il a compris qu’il était le minable de service », a aussi lancé l’avocat, lors de sa plaidoirie, critiquant une nouvelle fois l’enquête policière et les gardes à vue.

S’il a concédé que Wojciech Janowski avait commandité l’assassinat d’Hélène Pastor, Me Dupond-Moretti a, en revanche, demandé aux jurés de l’acquitter pour l’assassinat de son chauffeur, assurant qu’il ne l’avait pas demandé, contrairement à ce qu’affirme son coach sportif. Selon ce dernier, chargé par Janowski d’organiser l’assassinat, l’homme d’affaires polonais avait demandé de tuer le chauffeur de la milliardaire et de voler son sac pour faire croire à un crime crapuleux.

Vendredi, l’avocat général Pierre Cortès avait appelé les jurés à « faire échec et mat » à Wojciech Janowski, requérant la peine maximale, la réclusion criminelle à perpétuité assortie de vingt-deux ans de sûreté à son encontre.

Dix personnes en tout comparaissent depuis la mi-septembre devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône pour leur implication présumée dans le double assassinat d’Hélène Pastor et de son chauffeur, en mai 2014 à Nice.

Avant de se rétracter, Wojciech Janowski avait avoué le meurtre en garde à vue, assurant avoir voulu protéger sa compagne, psychologiquement malmenée par sa mère selon lui. L’accusation, qui a requis vendredi la perpétuité, avançait, quant à elle, un mobile financier et soutenait qu’il voulait détourner à son profit, pour renflouer ses sociétés, la part d’héritage de Sylvia Ratkowski, la fille de la victime.