Si les emprunteurs se trouvent dans un univers législatif favorable à la concurrence, tel n’est pas le cas pour ceux qui détiennent un contrat d’assurance-vie. / Christophe Lehenaff / Photononstop

Plus personne ne se contenterait du crédit que lui propose sa banque pour acheter un bien immobilier. Les Français n’hésitent plus à aller voir ailleurs ou à passer chez un courtier pour trouver la proposition la plus avantageuse. Une gymnastique qu’ils entreprennent de plus en plus souvent pour renégocier les emprunts déjà contractés – pratique qui n’était pas envisageable il y a seulement une quinzaine d’années.

Au tournant des années 2010, le législateur est allé plus loin. Les candidats au crédit immobilier pouvaient décider de ne pas choisir l’assurance de l’établissement qui leur accordait le prêt pour en souscrire une autre, moins chère. Désormais, depuis le 1er janvier, cette possibilité est étendue à toute la durée du prêt, grâce à l’amendement Bourquin.

Et le jeu en vaut la chandelle. Le premier baromètre que nous publions en collaboration avec Cafpi montre que, dans certains cas, les primes d’assurance payées pendant la durée de vie du prêt peuvent représenter jusqu’à 20 % du capital emprunté ! Alors que les crédits immobiliers s’allongent, la renégociation de sa prime d’assurance peut s’avérer presque aussi intéressante que celle qui s’effectue sur le taux.

Clore son contrat et en ouvrir un autre, ailleurs

Si les emprunteurs se trouvent dans un univers législatif favorable à la concurrence, tel n’est pas le cas pour ceux qui détiennent un contrat d’assurance-vie. La baisse des rendements des contrats en euros rend toujours plus douloureux les frais prélevés par l’assureur sur certains contrats. Pourtant, il est très compliqué pour un épargnant lambda de faire jouer pleinement la concurrence et de faire diminuer ces ponctions qui ne sont pas toujours justifiées.

Bien sûr, lorsqu’on souscrit un nouveau contrat, on peut privilégier ceux qui ont une pratique tarifaire raisonnable. En revanche, c’est impossible pour les produits déjà souscrits. La seule solution reste souvent de clore son contrat et d’en ouvrir un autre, ailleurs. Alors que l’on peut transférer un plan d’épargne en actions d’un établissement à un autre, cette opération n’est pas autorisée pour les contrats d’assurance-vie. L’adoption de la loi Pacte aurait pu être une occasion d’ouvrir la portabilité des contrats d’assurance-vie. Mais, cette fois, les amendements qui l’auraient permis n’ont pas été votés.

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