Un homme brandit un drapeau américain à Mogadiscio, en Somalie, en janvier 2013. / Omar Faruk / REUTERS

L’armée américaine a annoncé avoir conduit en Somalie une frappe contre des islamistes somaliens chabab, « tuant approximativement 60 terroristes ». La frappe, qui a eu lieu vendredi 12 octobre dans la région d’Harardhere, à plusieurs centaines de kilomètres au nord de Mogadiscio, « n’a pas fait de mort ou de blessé parmi les civils », estime le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom).

« Nous estimons actuellement que cette frappe aérienne a tué approximativement 60 terroristes », indique l’Africom dans un communiqué. Cette frappe « de précision », effectuée « en soutien » au gouvernement somalien, est la plus importante conduite par Washington contre les islamistes chabab, affiliés à Al-Qaida, depuis celle du 21 novembre 2017 qui avait fait 100 victimes « terroristes », selon l’armée. En septembre, ce sont 18 combattants chabab qui avaient péri dans une attaque.

« Les frappes aériennes réduisent la capacité des Chabab à préparer des attaques futures, déstabilisent leur réseau d’influence et dégradent leur liberté de manœuvre dans la région », déclare l’armée américaine, qui précise que l’objectif des Etats-Unis et de ses alliés est d’empêcher les Chabab de s’installer dans des lieux où ils peuvent trouver « refuge ». L’argumentaire rappelle par ailleurs que « le groupe utilise des parties du sud et du centre de la Somalie pour préparer et diriger des attaques terroristes, voler l’aide humanitaire et dégrader sa liberté de mouvement dans la région ».

Attaques contre un restaurant et un café

Les Etats-Unis soutiennent la lutte contre les Chabab menée par le gouvernement fédéral somalien et par la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), présente dans le pays depuis 2007. Les Chabab, eux, ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20 000 hommes de l’Amisom. Chassés de Mogadiscio en 2011, ils ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions mais contrôlent toujours de vastes zones rurales, d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, y compris dans la capitale somalienne, contre des cibles gouvernementales, sécuritaires ou civiles.

La frappe américaine du 12 octobre est intervenue la veille de deux attentats-suicides à Baidoa, dans le sud-ouest de la Somalie, qui ont visé un restaurant et un café, tuant au moins seize personnes. Au lendemain des attaques, des centaines de Somaliens ont participé à une cérémonie du souvenir pour le premier anniversaire d’un attentat contre un camion qui avait fait plus de 500 morts à Mogadiscio. La responsabilité de cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire de la Somalie, avait été attribuée aux Chabab.

En juin, un soldat des commandos américains a été tué dans le Jubaland, région frontalière du Kenya, alors que des soldats somaliens, kényans et américains tentaient de déloger des combattants chabab. Quatre militaires américains et un soldat somalien avaient également été blessés, avait alors déclaré le commandement américain pour l’Afrique.