L’effondrement d’un balcon à Angers fit quatre morts et quatorze blessés le 15 octobre 2016. / JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Cinq personnes ont été mises en examen pour homicides et blessures involontaires lors de l’effondrement d’un balcon à Angers, qui fit quatre morts et quatorze blessés le 15 octobre 2016, a annoncé le procureur de la République d’Angers, vendredi 19 octobre.

« Cette semaine, le responsable du cabinet d’architecture, le dirigeant de l’entreprise de gros œuvre, deux salariés de l’entreprise de gros œuvre (un conducteur de travaux et un chef de chantier) ainsi que le chargé d’affaire de l’Apave (organisme de contrôle technique de construction ainsi que des installations) ont été mis en examen des chefs d’homicides involontaires et de blessures involontaires », a annoncé le procureur de la République d’Angers, Yves Gambert, dans un communiqué.

Au soir du samedi 15 octobre 2016, le drame s’était produit lors d’une fête rassemblant une trentaine d’amis, en majorité des étudiants en droit, dans un immeuble récent du centre-ville. Dix-huit jeunes avaient basculé dans le vide lors de l’effondrement du balcon de l’appartement où ils participaient à une pendaison de crémaillère, rue Maillé. Quatre d’entre eux, trois hommes de 21, 23 et 25 ans, ainsi qu’une jeune fille de 18 ans, sont morts dans l’accident. Quatorze ont été blessés.

Plusieurs parents de victimes avaient créé en décembre 2016 une association, Les Papillons éternels, pour défendre leurs intérêts et s’investir dans des opérations de solidarité.

« Déterminer les responsabilités »

« Dans le cadre de l’information judiciaire ouverte à la suite de l’accident mortel (...) , les juges d’instruction cosaisis ont procédé à de multiples investigations qui ont permis d’identifier les différents intervenants lors du chantier », précise le communiqué du procureur. « Parallèlement, ils ont ordonné deux expertises afin d’établir les modalités de construction de l’immeuble effectivement mises en œuvre et de recherche des causes de l’effondrement afin de déterminer les responsabilités », poursuit-il. Des « prérapports d’expertises ont été déposés respectivement le 18 juillet et le 10 octobre 2018 ».

Quelques jours après le drame, lors de l’ouverture de l’information judiciaire, les différents acteurs de la construction du bâtiment avaient pris la parole pour se défendre.

L’entreprise de maçonnerie, la société Bonnel, par la voix de son avocat, Pascal Rouiller, avait précisé que la construction des balcons, qui remonte à 1998, avait été « effectuée de manière classique dans le respect scrupuleux des règles de l’art, et sous le contrôle des personnes chargées de vérifier la qualité de ce type d’ouvrage ». Tout en ajoutant que l’entreprise n’était pas « concernée par son entretien ultérieur et à sa maintenance ».

Le promoteur de cette résidence du centre-ville d’Angers, baptisée le « Surcouf », Alain Rousseau Immobilière Comine, avait rappelé dans un communiqué que ce drame était « très exceptionnel de par sa nature » et avait assuré que son « entreprise a[vait] toujours réalisé des opérations immobilières dans le total respect des normes en vigueur ».

De même l’architecte de la résidence, l’agence Frédéric Rolland Architecture, avait précisé dans un communiqué que l’immeuble « répondait à toutes les normes de l’époque en vigueur » et avait été livré « sans aucune réserve ». Et comme les autres entreprises, l’agence avait dit tout mettre en œuvre pour faciliter les expertises destinées à comprendre les causes de cet accident.