Les migrants honduriens à la frontière mexicaine, vendredi 19 octobre. / PEDRO PARDO / AFP

La « caravane » continue d’avancer. Des milliers de migrants honduriens ayant fui ensemble leur pays ont passé en force la frontière entre le Guatemala et le Mexique à Tecún Umán, vendredi 19 octobre. Tous espèrent rejoindre ensuite les Etats-Unis.

Quelque 3 000 migrants honduriens, qui fuient la misère et la violence dans leur pays, ont réussi à submerger des dizaines de policiers et de militaires massés avec des véhicules blindés du côté mexicain pour leur barrer le passage. Ils ont notamment enfoncé une clôture métallique qui leur barrait le passage.

Aux cris de « Oui, on peut ! », la foule, qui compte nombre de femmes et enfants, s’est engouffrée à la frontière après quelques instants de grande tension face à un premier cordon d’une vingtaine de policiers. Certains migrants ont été victimes de malaise au cours de la bousculade.

Environ 4 000 Honduriens avaient déjà franchi en groupe samedi la frontière entre le Honduras et le Guatemala à Puerto Sula, à la suite d’un appel sur les réseaux sociaux. Une grande partie d’entre eux ont ensuite gagné en petits groupes, à pied ou par bus, Tecun Uman ces derniers jours.

« Une crise se profile rapidement »

Jeudi, le président états-unien, Donald Trump, avait menacé de fermer la frontière avec le Mexique si les autorités mexicaines ne bloquaient pas l’avancée de cette caravane de migrants honduriens. « Une crise se profile rapidement, avec un nombre record de migrants », a déclaré vendredi le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, lors d’un déplacement à Mexico, où il devait s’entretenir avec le président Enrique Peña Nieto.

A Ciudad Hidalgo, sur la rive mexicaine, le chef de la police a fait savoir que cinq refuges avaient été préparés, pouvant héberger jusqu’à 4 000 personnes. Les fonctionnaires de l’Institut mexicain des migrations sont aussi sur place pour accueillir les migrants et traiter leurs demandes de visa de réfugié ou de visa humanitaire — les seuls que le gouvernement mexicain s’est dit prêt à accorder. Des observateurs de la Commission nationale des droits humains ont également été déployés en plusieurs points le long de la frontière avec le Guatemala, qui court sur plus de 900 kilomètres.

Le Honduras, où 68 % des neuf millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, est considéré comme l’un des pays les plus violents du monde, avec un taux annuel de 63,75 homicides pour 100 000 habitants. Comme au Guatemala et au Salvador, des gangs y font régner la terreur.