Le ministère de la justice dénonce une « une guerre d’information contre les Etats-Unis ». / Carlo Allegri / REUTERS

A moins de trois semaines des élections de mi-mandat, la justice américaine se met en branle. Les Etats-Unis ont annoncé vendredi 19 octobre avoir inculpé pour ingérence une Russe soupçonnée d’avoir financé une campagne de propagande sur les réseaux sociaux pour influencer le vote du 6 novembre.

Elena Alekseevna Khoussianova, 44 ans, est accusée d’avoir été la comptable d’une opération menée de Saint-Pétersbourg, baptisée « projet Lakhta ». Celle-ci avait pour but d’attiser les tensions dans la société américaine, notamment en soutenant des groupes radicaux, selon un communiqué du ministère de la justice, qui évoque une « une guerre d’information contre les Etats-Unis » :

« Le but stratégique de ce complot, qui perdure à ce jour, est de semer la discorde dans le système politique américain pour diminuer la confiance envers nos institutions démocratiques. »

Messages sur les réseaux sociaux

Concrètement, les membres de cette opération, se faisant passer pour des Américains, ont multiplié les messages sur les réseaux sociaux pour attaquer certains candidats, soutenir des groupes radicaux ou aggraver le ressentiment des minorités, dans le but d’attiser les tensions, selon l’acte d’accusation. Ils auraient aussi organisé des meetings politiques ou des manifestations dans le pays.

Mme Khoussianova aurait, selon l’acte d’inculpation, autorisé toutes les dépenses de cette campagne : publicité, salaires, frais de voyage, location de bureaux…

Le département de la justice soupçonne l’oligarque russe Evguéni Prigojine, un homme d’affaires de Saint-Pétersbourg, proche du Kremlin, d’avoir financé l’opération. L’homme est déjà inculpé par la justice américaine, qui le soupçonne d’être derrière une « usine à trolls » à l’origine de messages viraux sur Internet pour favoriser Donald Trump en 2016.

Comment la Russie a cherché à interférer dans l'élection américaine
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