Une voiture des forces de défense comoriennes, samedi 20 octobre, à Moutsamoudou. / YOUSSOUF IBRAHIM / AFP

L’étau se resserre autour des rebelles comoriens, retranchés depuis cinq jours dans la médina de Moutsamoudou, capitale de l’île d’Anjouan. L’armée est entrée samedi 20 octobre dans l’enceinte de la médina, a annoncé le ministre de l’éducation nationale, Mahamoud Salim Hafi.

Le ministre, qui mène depuis vendredi les négociations avec les rebelles, a rejeté toute idée d’assaut, redouté par la population civile. Selon lui, « aucun coup de feu n’a été tiré, aucune maison fouillée. Les forces se contentent de sécuriser la médina pour que la population puisse y circuler librement. »

« Je garantis qu’à partir de lundi la vie reprendra normalement son cours à Mutsamudu, l’administration fonctionnera normalement. »

Offre d’impunité

Selon le ministre, les opposants – au nombre d’une quarantaine – n’avaient toujours pas déposé leurs armes samedi matin. La veille, le gouvernement avait pourtant fait une offre d’impunité en échange du désarmement.

Les autorités accusent le parti Juwa, de l’opposant et ancien président de l’archipel Ahmed Abdallah Sambi, originaire d’Anjouan, d’être à l’origine des violences qui ont éclaté depuis lundi. Les manifestants avaient alors érigé des barricades, que les forces de l’ordre ont depuis démantelées. Les affrontements qui se sont poursuivis cette semaine entre les rebelles et l’armée comorienne à Moutsamoudou faisant trois morts, selon les autorités. Au moins six personnes ont été grièvement blessées, d’après une source hospitalière à Moutsamoudou.

Les opposants, qui accusent le président Assoumani de se comporter en dictateur « de république bananière » et de vouloir se maintenir au pouvoir, renvoient la responsabilité de la situation au gouvernement.