Aujourd’hui, de 300 000 à 500 000 cycles sont volés chaque année en France, pour un parc estimé entre 25 et 29 millions de vélos. / LUDOVIC MARIN / AFP

Un vent de panique a soufflé, jeudi 18 octobre, sur le monde de la petite reine. Un mois après la présentation de son plan vélo, le gouvernement a dû démentir une rumeur déroutante. « Non, il n’y aura pas la moindre “carte grise” pour les bicyclettes ! », a tonné sur Twitter Elisabeth Borne, la ministre des transports.

« C’est bien la première fois qu’une “fake news” [fausse nouvelle] concerne notre secteur », s’étonne encore Olivier Schneider, le président de la FUB, la Fédération française des usagers de la bicyclette. « La loi d’orientation des mobilités [LOM] ne prévoit pas de créer ce type de document », confirme Virgile Caillet, le délégué général de l’Union sport & cycle.

Afin de lutter contre le vol et le recel de vélo – l’un des freins à l’achat –, l’exécutif a décidé de généraliser le marquage des cycles neufs. Si la loi LOM est adoptée en 2019, tout vélo neuf devra obligatoirement être doté d’un code à partir de 2020. Cet identifiant exclusif sera inscrit sur le cadre et ce numéro sera enregistré dans un fichier national unique.

Faciliter le travail des forces de l’ordre

En contrepartie, l’acheteur d’un vélo obtiendra un « certificat de propriété ». « Ce document constitue un mode de preuve de la propriété du cycle », selon l’avant-projet de loi d’orientation des mobilités révélé par le site d’information Contexte. C’est ce certificat qui a été interprété comme une « carte grise pour vélo ». Sauf qu’il ne sera pas obligatoire de le détenir à chaque fois que l’on circule à bicyclette, et de le montrer, en cas de contrôle, à la police.

Son intérêt est tout autre. A la revente de son deux-roues, il sera la preuve que le vendeur est bien son propriétaire. Mais pourquoi ficher les vélos dans un registre national ? « Aujourd’hui, de 300 000 à 500 000 cycles sont volés chaque année en France, pour un parc estimé entre 25 et 29 millions de vélos, rappelle M. Schneider. Un petit nombre est retrouvé. Grâce au marquage, il sera plus facile aux forces de l’ordre qui les retrouvent de les rendre à leur propriétaire. Et, plus généralement, de lutter contre le recel. »

Le marquage, lancé en France depuis 2004 par la FUB sous le nom Bicycode, a fait ses preuves. Fin 2017, à Gagny (Seine-Saint-Denis), un vélo identifié par un Bicycode et doté d’une puce GPS a permis de mettre fin à un trafic de deux-roues. Le vélo, équipé d’un identifiant, a mené à une cache où 73 autres engins étaient stockés. Seul le vélo marqué a cependant pu être restitué à son propriétaire…