Thierry Henry, le 20 octobre à Strasbourg. / VINCENT KESSLER / REUTERS

Il le savait, tous ses gestes allaient être épiés et disséqués. Et son premier résultat, très attendu. A 41 ans, Thierry Henry a débuté sa nouvelle carrière d’entraîneur sur le banc de l’AS Monaco par une soirée cauchemardesque : une bévue du gardien, un joueur majeur blessé, un autre exclu et une défaite à la clé. L’ASM s’est inclinée (2-1) face à Strasbourg pour le compte de la 10e journée de Ligue 1, samedi 20 octobre, et continue sa chute en pointant à la 19e place du classement. Le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France a eu la confirmation que sa mission s’annonçait compliquée et il devra trouver rapidement les bons ressorts pour sortir son équipe des bas-fonds.

En succédant à Leonardo Jardim, remercié par la direction du club après un début de saison compliqué de l’équipe monégasque, Thierry Henry a ainsi renoué avec la France une histoire quelque peu mouvementée, un mélange d’attraction-répulsion qui s’est conclu, au fil des années et de l’éloignement, par une espèce d’indifférence polie. Il a aussi récupéré une équipe en perdition, aussi mal embarquée en championnat qu’en Ligue des champions, et qui restait sur dix rencontres consécutives sans victoire, toutes compétitions confondues. S’il n’a pu réaliser de miracle pour sa première, « Titi » Henry a néanmoins pu mesurer toute la ferveur qui entourait ses débuts comme entraîneur et son retour en France.

L’ovation de La Meinau

Ce sont les spectateurs strasbourgeois qui ont eu l’insigne honneur d’assister aux premiers pas de « Coach Henry », le septième joueur champion du monde en 1998 à prendre les rênes d’une équipe. Le public de la Meinau, peu connu pour son hospitalité envers les adversaires, a réservé une standing ovation au nouvel homme fort de l’ASM. Entouré d’une nuée de photographe à quelques instants du coup d’envoi, Henry est resté impassible, avant de recevoir une chaleureuse accolade de son homologue strasbourgeois, Thierry Laurey. Mais il n’a pu faire de miracle face à une équipe souvent intraitable à domicile.

Peu aidé par le sort, l’homme aux 51 buts en 123 sélections avec l’équipe de France a dû composer sa première équipe avec un effectif très amoindri : Raggi et Jemerson suspendus, Subasic, Benaglio, Rony Lopes, Willem Geubbels, Pietro Pellegri et Kevin N’Doram absents. Mais alors que les observateurs s’attendaient à ce que Thierry Henry adopte un schéma tactique proche de celui mis en place par son prédécesseur Leonardo Jardim, le néophyte a choisi d’innover. Les deux attaquants, le Colombien Radamel Falcao et le Monténégrin Stefan Jovetic, ont été alignés d’entrée de match. Il a aussi titularisé ses deux milieux belges Nacer Chadli et Youri Tielemans, qu’il a côtoyés ces deux dernières années avec les Diables Rouges en tant qu’entraîneur-adjoint. Comme une manière d’imposer son style.

Monaco joue de malchance

Les Strasbourgeois, de leur côté, avaient souhaité minimiser l’impact de la présence de Thierry Henry sur le banc adverse. Si l’entraîneur du RCS, Thierry Laurey, lui avait prédit dans la semaine « un grand avenir » dans le métier, le technicien strasbourgeois ne comptait pas faire de cadeau au jeune entraîneur. Etouffée par de solides Alsaciens, bien en place, l’ASM a concédé l’ouverture du score dès la 15e minute suite à une énorme erreur de son troisième gardien, Seydou Si. Et perdu son capitaine Radamel Falcao, victime d’un claquage, à la 35e. Monaco a ensuite montré de meilleures dispositions et globalement dominé la première période mais leur manque cruel de confiance a été patent.

En seconde mi-temps, les joueurs de Thierry Henry ont poursuivi leur domination stérile, monopolisant le ballon sans réussir à faire la différence. L’expulsion de Grandsir à la 66e, deux minutes après son entrée en jeu à la place de Jovetic, a facilité la fin de match des Strasbourgeois qui ont doublé la mise à la 84e. Le penalty de Youri Tielemans en toute fin de rencontre (90e+1) s’est avéré insuffisant pour empêcher le RCSA de l’emporter.

Que Thierry Henry se rassure : pour sa première comme entraîneur le 28 juillet 2001, là aussi sur le banc de l’ASM, Didier Deschamps avait connu une défaite à domicile face à Sochaux. Mais il devra faire vite. Son équipe pointe à la 19e place du classement de Ligue 1 et à la dernière place de son groupe en Ligue des champions. Les Monégasques auront une nouvelle occasion de se relancer, dès mercredi, sur la pelouse des Belges du Cercle Bruges. Le temps presse pour l’ASM et son nouvel entraîneur.

Les résultats de la 10e journée de Ligue 1

Vendredi 19 octobre

Lyon-Nîmes : 2-0

Samedi 20 octobre

PSG-Amiens : 5-0

Reims-Angers : 1-1

Caen-Guingamp : 0-0

Strasbourg-Monaco : 2-1

Nantes-Toulouse : 4-0

Dijon-Lille : 1-2

Dimanche 21 octobre

Montpellier-Bordeaux (15 heures)

Saint-Etienne-Rennes (17 heures)

Nice-Marseille (21 heures)