Dans le village de Villegailhenc (Aude), le 17 octobre. / ERIC CABANIS / AFP

Invité dans l’émission « Dimanche en politique » sur France 3, dimanche 21 octobre, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a chiffré à environ 200 millions d’euros les dégâts matériels des inondations meurtrières dans le département de l’Aude.

« Sur les dégâts matériels, on est sur des dégâts de l’ordre de 200 millions d’euros, c’est très important, c’est notamment pour les habitations, pour les véhicules », a précisé le ministre. « J’ai demandé évidemment aux assureurs qui se sont engagés à rembourser le plus vite possible », a-t-il poursuivi, reprenant un engagement du premier ministre, Edouard Philippe, qui avait, sur place, demandé le déclenchement d’une procédure accélérée de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des inondations ont causé la mort de quatorze personnes dans l’Aude. Plus de 70 personnes ont été blessées, et des centaines sont sinistrées. L’état de catastrophe naturelle a été reconnu jeudi dans 126 communes du département, ce qui doit permettre aux personnes touchées d’être indemnisées rapidement par les assureurs.

Le président Emmanuel Macron a prévu de se rendre, lundi 22 octobre, dans le département pour rencontrer les familles de victimes, les maires des communes touchées ainsi que les forces de secours.

L’impossible déclenchement du FSUE

L’eurodéputé français Eric Andrieu avait, dans un communiqué publié dès lundi, suggéré au gouvernement de demander à la Commission européenne le déclenchement du Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE). Il a fait cette demande quelques heures après que le commissaire à l’aide humanitaire et à la gestion des crises, Christos Stylianides, a déclaré « suivre de près la situation [dans l’Aude] » et que « l’Union européenne se tient prête à proposer son aide ».

Le FSUE avait été demandé par la France après le passage de la tempête Xynthia, en 2010, ou a été plus récemment attribué après le passage des ouragans Irma et Maria à Saint-Martin et en Guadeloupe. Le gouvernement a douze semaines après la catastrophe naturelle pour faire une première estimation des dégâts, qui est essentielle à l’attribution des aides : si les dommages n’atteignent pas 1,5 % du PIB régional, le FSUE ne peut être déclenché. Pour la région Languedoc-Roussillon (la Commission n’a, pour l’instant, pas adapté ce dispositif aux nouvelles régions françaises, ici l’Occitanie), les dégâts devraient atteindre 1,02 milliard d’euros – loin, donc, de la première estimation donnée par Bruno Le Maire, dimanche.

Il est à noter que le FSUE ne doit pas servir à indemniser des particuliers, mais notamment à rembourser a posteriori de coûteuses opérations d’urgence – le versement pouvant prendre plusieurs mois.