Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, en mai 2012. / Hassan Ammar / AP

Les patrons des géants français EDF et allemand Siemens ont, à leur tour, renoncé lundi 22 octobre à se rendre au forum économique de Riyad. Dernières défections en date à ce rendez-vous depuis la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tandis que le PDG de Total, lui, a maintenu sa venue.

Organisé par le fonds souverain saoudien, cette conférence doit se tenir de mardi à jeudi et servir en principe de vitrine aux réformes économiques engagées par le prince héritier, Mohammed Ben Salmane, considéré comme l’homme fort de l’Arabie saoudite. La réussite de ce raout, intitulé « Future Investment Initiative », semble compromise en raison de très nombreuses défections provoquées par le meurtre de Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul le 2 octobre.

Après avoir soutenu que le journaliste était ressorti vivant du consulat, les autorités saoudiennes ont finalement admis samedi que M. Khashoggi y avait été tué, mais elles ont nié toute implication du pouvoir.

Total « fidèle »

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, un des plus prestigieux invités de cet événement, ainsi que les ministres de l’économie français, Bruno Le Maire, du commerce international britannique, Liam Fox, et des finances néerlandais, Wopke Hoekstra, ont tous annoncé coup sur coup qu’ils ne participeraient pas à l’événement.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a annoncé qu’elle repoussait son voyage au Moyen-Orient, qui comprenait une étape à Riyad pour la conférence, mais sans y faire explicitement référence.

Mohammed Ben Salmane a toutefois reçu Steven Mnuchin lundi à Riyad. Les deux hommes ont souligné « l’importance du partenariat stratégique entre l’Arabie saoudite et les Etats-Unis », a fait savoir l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le site Internet de l’événement ne permet plus de consulter la liste des intervenants depuis plusieurs jours déjà. De leur côté, les organisateurs ont assuré qu’ils publieraient une liste actualisée des participants, toujours indisponible lundi à la veille de l’ouverture du sommet.

A contrario d’un certain nombre de dirigeants de multinationale, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a annoncé lundi qu’il se rendrait comme prévu au forum, jugeant que la « politique de la chaise vide » ne faisait pas avancer les droits humains, et « par fidélité » envers ses engagements avec son partenaire saoudien, Saudi Aramco.