Un rassemblement a été organisé à New York, dimanche, après la révélation par le « New York Times » d’une réflexion en cours au sein de l’administration Trump pour une réforme de la définition du genre. / Yana Paskova / AFP

L’administration de Donald Trump envisage de définir très strictement l’identité sexuelle comme étant liée aux organes sexuels à la naissance, a rapporté le New York Times, dimanche, ce qui ôterait de fait aux personnes transgenres la possibilité de se faire reconnaître officiellement.

Le ministère américain de la santé propose, dans une note interne obtenue par le journal, d’établir une définition légale de l’identité sexuelle sous le « Title IX », une loi fédérale interdisant depuis 1972 toute discrimination entre les sexes dans les programmes éducatifs financés par le gouvernement.

« Le sexe recouvre le statut d’un individu étant masculin ou féminin, selon des traits biologiques immuables identifiables à la naissance ou avant », écrit le ministère dans sa proposition de définition, qui circule au sein de l’administration Trump depuis le printemps, selon le New York Times.

« Le sexe indiqué sur le certificat de naissance d’origine d’un individu doit constituer la preuve définitive du sexe d’une personne », ajoute le texte, qui précise que tout débat sur le sexe d’une personne devrait être clarifié par un test génétique – rendant impossible tout changement d’état civil pour d’autres motifs.

Un retour sur des mesures prises sous Obama

Le ministère de la santé a également appelé d’autres agences gouvernementales ainsi que les ministères de l’éducation, de la justice et du travail à adopter une définition également « fondée sur des critères biologiques clairs, fondés sur la science, objective et définie administrativement », ce qui pourrait renforcer les chances que les tribunaux acceptent cette définition, selon le quotidien new-yorkais.

L’implémentation d’une telle définition empêcherait toute reconnaissance des 1,4 million d’Américains qui ont choisi de ne pas se définir du même genre avec lequel ils sont nés, explique le New York Times. La présence d’une question sur le genre dans le prochain questionnaire de recensement aux Etats-Unis, prévue pour la première fois en 2020, serait également remise en cause par les mesures évoquées par l’administration Trump.

Depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2017, Donald Trump est revenu sur plusieurs mesures protégeant les personnes transgenres et la communauté LGBT plus largement, datant notamment de la présidence de Barack Obama – par exemple la reconnaissance de l’identité genrée dans les prisons, les foyers pour personnes sans abri, ou les écoles.

Donald Trump avait aussi dit dès l’été 2017 qu’il comptait interdire aux recrues transgenres de servir dans l’armée, une autre décision prise par son prédécesseur démocrate.