Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, le 19 octobre, au siège de son parti. / BENOIT TESSIER / REUTERS

Dans une nouvelle vidéo postée sur les réseaux sociaux, lundi 22 octobre, Jean-Luc Mélenchon est revenu sur l’enquête portant sur des soupçons de surfacturation pendant la campagne présidentielle. Cette affaire lui a notamment valu, ainsi qu’à son parti La France insoumise et à des proches, des perquisitions houleuses la semaine dernière.

« Nous n’avons jamais surfacturé. Ceux qui le disent sont des menteurs », a assuré le député des Bouches-du-Rhône. Une enquête préliminaire du parquet de Paris avait été ouverte, notamment après avoir reçu en mars un signalement de « surfacturations » relevées par la Commission des comptes de campagne (CNCCFP).

La CNCCFP, qui a validé fin 2017 les comptes des onze candidats malgré certaines dépenses retranchées (434 939 euros sur 10,7 millions déclarés concernant M. Mélenchon), avait justifié ce signalement par des « interrogations », notamment sur les dépenses facturées par l’association l’Ere du peuple et par Mediascop. Cette société dirigée par Sophia Chikirou a pris en charge toutes les opérations de communication du candidat durant la campagne, pour un montant de 1,61 million d’euros, soit 11 % des dépenses totales. Mme Chikirou a été entendue, lundi après-midi, à Nanterre dans les locaux de la police anticorruption pour une audition entamée vendredi.

Des accusations de surfacturation que récuse Jean-Luc Mélenchon dans cette nouvelle vidéo. « Ils [les médias] disent : “Vous avez fait des surfacturations, c’est à partir de là qu’ils montent tout leur roman”, lance-t-il. Il y a eu des surfacturations, elles ont été faites par la société Mediascop principalement il y a d’autres accusations et j’en aurais bénéficié parce que nous aurions un lien personnel. Mais tout cela doit avoir une trace quelque part, non ? » Avant de poursuivre :

« Ils n’ont même pas fait le minimum du travail, c’est-à-dire comparer les factures sur les mêmes prestations. C’est très facile, il suffit de comparer les factures de M. Macron, de M. Hamon, de M. Fillon et les miennes, et comme ça vous savez tout de suite combien valent les choses. Parce qu’il y a un prix du marché. C’est pas la peine de parler tout le temps du marché et de ne pas s’y référer quand, par hasard, il sert à quelque chose. »

Radio France porte plainte contre M. Mélenchon

Depuis ces perquisitions tendues, M. Mélenchon s’en est pris violemment aux médias. Il a notamment critiqué les journalistes de Radio France, les traitant d’« abrutis », de « menteurs » et de « tricheurs », après la diffusion d’une enquête samedi de France Inter sur les soupçons de surfacturation de la campagne présidentielle du leader de La France insoumise. Ce qui a amené le groupe Radio France a annoncé, samedi, le dépôt d’une plainte.

Dans sa vidéo postée lundi, M. Mélenchon est revenu sur cet incident. « Nous ne sommes pas en guerre, ni contre les médias, ni contre la justice, ni contre la police, a-t-il déclaré. Mais, par contre, il y a une partie de la justice, de la police et des médias qui est en guerre contre nous parce que le gouvernement a décidé de nous mener cette guerre incroyable que vous avez sous les yeux. »

Dans un communiqué publié plus tôt lundi, une vingtaine de sociétés de journalistes et de rédacteurs, dont celle du Monde, ont apporté leur « soutien sans réserve » aux journalistes attaqués par le député. « Nous condamnons de la manière la plus ferme les propos outranciers, injurieux et menaçants de Jean-Luc Mélenchon envers la presse. Ces attaques systématiques et sans fondement ne déshonorent que leur auteur », déplorent les organisations dans un communiqué.