Des supporteurs algériens lors d’un match contre la Tanzanie, à Blida, en novembre 2015. / FAROUK BATICHE / AFP

Environ 80 personnes, dont une trentaine de policiers, ont été blessées lors de violences ayant émaillé un match du championnat d’Algérie de football, samedi 20 octobre, ont indiqué à l’AFP, lundi, des sources hospitalière et policière, qui ont démenti la blessure d’un joueur par arme blanche.

Une cinquantaine de personnes « se sont présentées à l’hôpital » à l’issue du match de première division entre le Chabab Ahly Bordj Bou Arreridj (CABBA) et le Mouloudia Club d’Alger (MCA), a déclaré un médecin des urgences de l’hôpital de Bordj Bou Arreridj, localité où se jouait le match, à environ 200 km au sud-est d’Alger. Aucun blessé n’a été hospitalisé et les trois blessés les plus graves souffraient d’une fracture.

Une trentaine de policiers ont également été légèrement blessés, mais aucun n’a été hospitalisé, a précisé à l’AFP une source policière ayant requis l’anonymat. Cette source a démenti qu’un joueur du MCA ait été blessé par arme blanche, comme l’ont affirmé des médias algériens à l’issue du match, remporté 1-0 par le MCA. « Aucun joueur » ne figurait parmi les personnes enregistrées aux urgences samedi, a également affirmé le médecin à l’AFP.

« Bagarre générale »

Dans la foulée des incidents, la commission de discipline de la Ligue algérienne de football professionnel (LFP) a infligé une sanction de quatre matchs à huis clos, dont deux sur terrain neutre, au CABBA. En outre, les deux gardiens de but, Faouzi Chaouchi pour le CABBA et Farid Chaâl pour le MCA, ont écopé chacun de trois matchs de suspension ferme pour « provocation d’une bagarre générale ». Un autre joueur du CABBA, Sibie Touhami, s’est vu infliger une suspension de trois matchs, dont un avec sursis.

Des images postées sur les réseaux sociaux montrent des supporteurs envahir le terrain au coup de sifflet final et s’en prendre aux joueurs du MCA, dont certains ont été contraints d’escalader les grilles pour se réfugier dans les tribunes. On y voit également un joueur du club algérois soutenu dans la tribune et présentant des petites plaies à l’abdomen. Ce joueur « a été blessé en escaladant la grille en fer », a assuré la source policière. Le chef de la police nationale algérienne, le colonel Mustapha Labiri, a dépêché une commission d’enquête à Bordj Bou Arreridj.

Depuis plusieurs années, les stades de football d’Algérie sont le théâtre de violences quasi-hebdomadaires entre supporteurs, mais aussi parfois contre les joueurs. En 2014, l’attaquant camerounais du club algérien de la JS Kabylie, Albert Ebossé, avait été tué sur le terrain par un projectile lancé des tribunes. Le choc passé, sanctions et campagnes de fair-play n’ont pas empêché le retour de la violence. En décembre 2017, des heurts entre supporteurs lors d’un derby amateur ont fait un mort. Et mi-avril, plus de 100 personnes ont été blessées à l’intérieur et hors du stade lors d’une demi-finale de Coupe d’Algérie.