Le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, le 20 octobre à Rome. / Remo Casilli / REUTERS

Le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, s’en est une nouvelle fois pris à la France, mardi 23 octobre. Il accuse Paris d’avoir tenté la semaine dernière de refouler en pleine nuit des migrants mineurs en Italie.

« La France a aussi cherché à renvoyer en Italie des immigrés mineurs : cela s’est passé le 18 octobre après 22 h 30, mais nous avons bloqué la procédure », a annoncé le ministre italien d’extrême droite sur les réseaux sociaux. A plusieurs reprises, ces derniers jours, M. Salvini a protesté contre ces refoulements depuis la frontière française. Il a dénoncé les récentes incursions de gendarmes ou de policiers français à Clavière, en territoire italien, pour y refouler des migrants.

La semaine dernière, le ministre italien avait diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux où l’on peut voir des policiers, à la frontière française, refouler trois migrants au passage de Montgenèvre (Hautes-Alpes).

Castaner invité à Rome

Dès samedi, il a envoyé des policiers italiens monter la garde à la frontière dans la ville italienne. « Je confirme la présence fixe d’une patrouille à la frontière, et j’invite de nouveau le ministre français de l’intérieur [M. Castaner] à Rome, a ajouté M. Salvini. Il est indispensable de clarifier ces épisodes de manière définitive. »

Dans une interview accordée au Journal du dimanche, le nouveau ministre français de l’intérieur a expliqué que « les procédures appliquées à la frontière résultent du code Schengen et d’un accord franco-italien, dans un cadre précis et partagé ». Ce que réfute M. Salvini : « Il n’y a pas d’accord bilatéral entre l’Italie et la France, écrit et officiel, qui permette ce type d’opération. Si [le gouvernement français] parle de “pratique habituelle”, c’est le gouvernement qui nous a précédés qui doit en répondre. »

« Maintenant, les temps ont changé et nous n’acceptons pas que des étrangers arrêtés en territoire français soient amenés en Italie sans que nos forces de l’ordre puissent vérifier leur identité. »

Depuis janvier, la police française a mené plus de 45 000 procédures de refoulement, sur la côte, à Vintimille, ou en montagne, selon le ministère de l’intérieur français. Ce que dénoncent les associations de défense des migrants.

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