Le 9 juillet à San Francisco (Californie), Dewayne Johnson, le jardinier qui a attaqué en justice le géant agro-chimique Monsanto. / Josh Edelson / AP

Une enveloppe diminuée, mais un verdict maintenu sur le fond. Une juge de San Francisco (Californie) a décidé lundi 22 octobre de réduire largement les dommages et intérêts de 289 millions de dollars, infligés en août à Monsanto pour avoir caché la dangerosité du Roundup, pour les faire passer à 78 millions.

La magistrate Suzanne Bolanos a ordonné que soient réduits à 39 millions de dollars – au lieu de 250 millions – les dommages punitifs que devra verser le groupe à un jardinier atteint d’un cancer en phase terminale qu’il attribue au glyphosate contenu dans le désherbant.

Le plaignant, Dewayne Johnson, 46 ans, qui s’était également vu attribuer 39 millions de dollars de compensation au titre des pertes morales et économiques dues à sa maladie, a jusqu’au 7 décembre pour accepter cette nouvelle somme, sans quoi un nouveau procès sera organisé pour fixer un nouveau montant de dommages punitifs.

Agi avec « malveillance »

Mme Bolanos estime que compte tenu de l’importance de la compensation de 39 millions de dollars octroyée à M. Johnson au titre de son préjudice moral et financier, il convient d’infliger au maximum la même somme au titre de dommages punitifs à Monsanto.

Le géant agrochimique, qui vient d’être racheté par l’allemand Bayer, était poursuivi par le jardinier, qui avait abondamment utilisé Roundup et sa version professionnelle le RangerPro dans le cadre de son travail dans des écoles d’une petite ville de Californie pendant deux ans, à partir de 2012.

Un jury populaire avait conclu, le 10 août, que Monsanto avait agi avec « malveillance » et que ses désherbants avaient « considérablement » contribué à la maladie de Dewayne Johnson.

Le groupe avait déposé récemment une demande de nouveau procès, estimant notamment que les débats n’avaient pas prouvé de lien de cause à effet entre le cancer et le glyphosate ni qu’il avait agi avec « malveillance ». Ce procès historique était le premier mettant sur le banc des accusés les produits au glyphosate de Monsanto.