Dans la « war room » de Facebook à Menlo Park, le 17 octobre. / NOAH BERGER / AFP

Quelque 256 millions de dollars (223 millions d’euros) ont été dépensés au cours des six derniers mois en publicités politiques sur Facebook aux Etats-Unis, a fait savoir le réseau social mardi 23 octobre. Cette somme a servi à payer près d’1,7 million d’annonces destinées à soutenir un candidat à un scrutin, une mesure soumise au vote ou abordant « une problématique d’importance nationale ».

Facebook a ainsi publié son premier rapport sur ce sujet devenu très polémique depuis les révélations autour des manipulations politiques d’élections opérées via sa plate-forme. Le groupe avait promis de mettre à disposition du public un outil permettant de retrouver les archives des différentes publicités à caractère politique aux Etats-Unis publiées sur le réseau social et sur Instagram. Il sera mis à jour toutes les semaines.

Selon les constats du groupe, les plus grosses dépenses (5,4 millions de dollars pour 6 024 pubs) sont venues du comité de soutien (« Beto for Texas ») d’un parlementaire démocrate, Beto O’Rourke, qui affronte le républicain Ted Cruz au Texas lors des élections législatives du 6 novembre. En deuxième position se trouve le comité de soutien pro-Trump « Make America Great Again », avec 3,1 millions de dollars de dépenses pour 50 148 messages.

A titre de comparaison, Facebook a engrangé au seul deuxième trimestre 13 milliards de dollars de recettes publicitaires à travers le monde.

Une « war room »

Cette archive est l’une des nombreuses initiatives lancées par le réseau social depuis qu’ont été mises au jour des campagnes de manipulation politiques orchestrées notamment depuis l’étranger pendant la présidentielle de 2016 aux Etats-Unis.

Le groupe a promis d’être plus vigilant sur l’identité des annonceurs et de mieux surveiller les tentatives d’ingérence, grâce à ses systèmes d’intelligence artificielle mais aussi par le doublement, à 20 000 personnes, du nombre d’employés chargés de la sécurité.

Le réseau social vient aussi de lancer une « salle de crise » (« War Room ») dans son siège, où une équipe est entièrement consacrée à détecter les signes suspects autour de scrutins majeurs.

Les réseaux sociaux intéressent particulièrement les annonceurs politiques, qui peuvent grâce aux données personnelles récoltées par ces groupes cibler plus finement leurs messages : par affinités idéologiques ou par zone géographique par exemple.