On pourrait appeler cela de « l’intimidation défensive ». L’US Cyber Command, commandement numérique de l’armée américaine, a annoncé mardi 23 octobre au New York Times avoir débuté une opération visant des Russes qui créent, publient ou diffusent de la propagande politique aux Etats-Unis, pour tenter de les dissuader de poursuivre leurs activités. Des militaires américains ont commencé à entrer en contact avec des suspects, pour leur indiquer qu’ils étaient identifiés par le renseignement américain.

Depuis l’élection présidentielle de 2016, la justice américaine a identifié plusieurs suspects, accusés d’avoir massivement diffusé sur les réseaux sociaux des messages incitant certains Américains à ne pas voter ou encore cherchant à attiser les dissensions sociales dans le pays. L’enquête, menée notamment par le procureur spécial Mueller – qui examine également d’éventuels liens entre la campagne de Donald Trump et la Russie – a déjà abouti à la mise en examen de plusieurs ressortissants russes.

Diminution du volume de contenus

A quelques semaines des élections de mi-mandat, des opérations russes de ce type se poursuivent – vendredi, le ministère de la justice a mis en examen une ressortissante russe accusée d’avoir diffusé pour plusieurs millions de dollars de publicités politiques. Le volume de contenus de ce type publié sur les réseaux sociaux est toutefois nettement inférieur à celui de 2016, estiment les experts – entre-temps, les principaux réseaux sociaux ont également pris des mesures pour tenter de stopper ou de limiter leur diffusion.

L’armée américaine s’est refusée à dire combien de personnes avaient été visées et comment elles avaient été contactées, mais affirme qu’elle ne « menace » pas directement les personnes identifiées. La tactique choisie semble consister à laisser entendre aux suspects qu’ils peuvent être mis en examen ou faire l’objet de sanctions.