Samedi 20 octobre, jour des élections législatives afghanes, un ancien interprète qui avait servi l’armée française de 2010 à 2012 est mort dans un attentat-suicide contre un bureau de vote à Kaboul. « Au chômage, Qader Daoudzai, 33 ans, avait trouvé un emploi temporaire en tant qu’observateur électoral pour un candidat », rapporte Le Figaro mercredi.

« Il savait qu’il allait mourir et qu’il laisserait ses enfants à sa femme, explique son frère à RFI. Nous l’avons perdu malheureusement. Il disait toujours : ’Si je ne vais pas en France, je mourrai dans une attaque ou quelqu’un me tuera.’’ » 

Après le retrait des troupes de l’OTAN d’Afghanistan en 2014, cet ancien traducteur s’est retrouvé sans protection et cible de menaces des talibans pour avoir collaboré avec les forces françaises. Il avait fait une demande de visa pour la France en 2015 qui avait été rejetée, comme celle de 150 anciens auxilliaires de l’armée française. Pour ce père de trois enfants en bas âge, « la France, c’était surtout la promesse d’un futur pour ses fils », raconte encore son frère.

Nouvelle demande

Qader Daudzai devait envoyer dans les prochains jours son dossier dans le cadre d’une nouvelle procédure de relocalisation ouverte le 15 octobre – « à la suite de pressions médiatiques et celles d’ONG » écrit Le Figaro – afin que les dossiers rejetés puissent être à nouveau étudiés.

« Certaines demandes de visa ont été refusées car elles ne correspondaient pas aux cas de délivrance prévus par le droit applicable, explique le ministère des affaires étrangères dans un communiqué. Une procédure de réexamen des demandes de visa, refusées en 2015, est également en cours en tenant compte des nouveaux éléments transmis par les demandeurs. » Le Quai d’Orsay précise qu’à ce jour une centaine d’anciens interprètes et collaborateurs de l’armée française ont été accueillis avec leur famille sur le territoire.