Des employés du département de la défense, chargés d’inspecter le courrier destiné au gouvernement américain, à Washington. Plusieurs colis piégés ont été interceptés depuis ces centres de tri. / THOMAS WATKINS / AFP

  • Plusieurs colis suspects adressés à des personnalités publiquement opposées à Donald Trump ont été interceptés par les autorités américaines à quinze jours d’élections de mi-mandat déterminantes pour l’exécutif républicain ;
  • L’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton, l’ex-président démocrate Barack Obama et son vice-président Joe Biden, l’ancien directeur de la CIA John Brennan, l’ex-ministre de la justice Eric Holder et l’acteur Robert de Niro font partie des destinataires ;
  • Accusé par ses opposants démocrates d’avoir créé un climat de violence dans le débat politique, le président américain a « appelé à l’unité » et conseillé aux médias d’utiliser « un ton courtois et de cesser les hostilités sans fin et les histoires et attaques négatives constantes et souvent fausses » à son encontre.

Le chiffre

9

C’est le nombre de colis suspects envoyés à des personnalités et anciens responsables politiques américains depuis lundi 22 octobre. Tous identiques, ils semblent contenir un engin explosif artisanal, dont la dangerosité et les composants sont en train d’être analysés par les laboratoires du FBI. Aucun d’entre eux n’a explosé et aucun blessé n’est à déplorer depuis leur découverte. L’ancienne présidente du comité national du Parti démocrate, Debbie Wasserman Schultz, était, sur chaque colis, mentionnée en tant qu’expéditrice : c’est dans ses locaux de Floride que l’un d’entre eux, adressé à l’ancien ministre de la justice Eric Holder, a été intercepté.

L’image

Robert De Niro, Barack Obama, Hillary Clinton, George Soros, Joe Bidden, Debbie Wasserman Schultz, John Brennan et Maxine Waters ont notamment été visés par l’envoi de colis suspects depuis le lundi 22 octobre. / MARTIN BUREAU, ANGELA WEISS, STAN HONDA, MANDEL NGAN, SAUL LOEB, ANDREW CABALLERO-REYNOLDS, ANNE-CHRISTINE POUJOULAT, ETHAN MILLER / AFP

Toutes les personnes visées par ces colis sont des opposants publics à Donald Trump, pour la plupart cibles de nombreuses critiques de la part de la droite radicale américaine. Maxine Waters, élue démocrate à la Chambre des représentants, milite par exemple pour la destitution du président américain. L’ancien directeur de la CIA John Brennan, nommé sous Barack Obama et ouvertement critique de Donald Trump – qui avait résilié son habilitation secret-défense après son limogeage – fait aussi partie des destinataires des colis. Le lundi 22 octobre, un premier colis contenant une bombe artisanale avait été retrouvé dans la boîte aux lettres du milliardaire américain d’origine hongroise George Soros, lui aussi de sensibilité démocrate.

Le tweet

« Une grande partie de la colère que nous voyons aujourd’hui dans notre société est causée par la couverture fausse et incorrecte des médias dominants que j’appelle les “Fake News”. C’est devenu si mauvais et haineux que c’en est indescriptible. Les médias dominants doivent rentrer dans le droit chemin, et rapidement ! », a commenté, jeudi matin, le président Donald Trump, en réponse à de nombreux élus démocrates lui reprochant d’alimenter, dans ses prises de paroles, une hostilité envers les médias et ses opposants.

Quelques heures après la découverte des colis, mercredi, il avait lancé un inhabituel appel à l’unité nationale depuis la Maison Blanche, déclarant que « dans des moments comme celui-ci, nous devons nous rassembler ». « Les actes et les menaces de violence politique n’ont pas leur place aux Etats-Unis d’Amérique », a-t-il ajouté, précisant que l’enquête ouverte par le FBI disposerait de tous les moyens de son administration dans la recherche des expéditeurs de ces colis.

Trump dénonce l’« hostilité » des médias
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