Des migrants venant du Honduras en direction des Etats-Unis arrivent à Zacapa, au Guatemala, le 24 octobre. / Oliver de Ros / AP

Les milliers de migrants partis du Honduras ne sont pas les bienvenus aux Etats-Unis, où ils se dirigent. Le Pentagone va déployer « plusieurs centaines » de militaires à la frontière avec le Mexique, a fait savoir jeudi 25 octobre un responsable américain. S’exprimant sous couvert d’anonymat, le responsable a précisé que ces troupes apporteraient sur place un soutien logistique.

Près de 7 000 migrants, dont des femmes et des enfants en bas âge, qui fuient depuis plusieurs jours la violence et la misère du Honduras, se sont arrêtés mardi dans le sud du Mexique, avant de reprendre leur marche le lendemain, relançant les tensions entre Mexico et Washington.

« Les lois adoptées par les démocrates font qu’il est difficile pour nous de stopper des gens à la frontière, avait auparavant déclaré Donald Trump jeudi matin sur Twitter. J’envoie l’armée pour cette urgence nationale. Ils seront stoppés ! » Le président américain avait déjà déployé à la frontière en avril quelque 2 100 membres de la garde nationale. Ces troupes y opèrent principalement dans un rôle de soutien, afin de décharger les gardes-frontières.

Selon la chaîne CNN, le ministre de la défense, Jim Mattis, s’apprête à envoyer au moins 800 soldats supplémentaires dans la région. On ne sait pas encore si ce nouveau déploiement sera constitué de troupes de l’armée régulière ou de nouveaux réservistes de la garde nationale.

« Un assaut contre notre pays »

Aux Etats-Unis, Donald Trump s’est saisi de l’affaire pour replacer au cœur de la campagne des élections cruciales de mi-mandat le sujet brûlant de l’immigration et galvaniser sa base. « C’est un assaut contre notre pays, un assaut ! », a-t-il dit au Texas, Etat frontière avec le Mexique. Le président américain a dit avoir mis en alerte l’armée et les gardes-frontières face à cette « urgence nationale ». Et a également reproché à l’armée et à la police mexicaines d’être « incapables » d’arrêter les migrants.

Après s’être entretenu, mardi, avec le président hondurien, Juan Orlando Hernandez, le vice-président américain, Mike Pence, a suggéré que des organisations honduriennes « de gauche » et financées par le Venezuela étaient derrière cette cohorte de migrants, envoyée « vers le Nord pour défier notre souveraineté ».

Le président du Honduras a lui promis des emplois à ses compatriotes partis dans cet exode s’ils rentrent au pays. Il a présenté un plan de 27 millions de dollars pour « le retour sûr » des migrants, plan incluant des subsides, des logements, des projets agricoles, du travail dans des chantiers publics, des crédits pour microentreprises et des bourses d’études.

Le futur ministre mexicain des affaires étrangères, Marcelo Ebrard, a quant à lui promis des « changements substantiels » sur la politique migratoire après l’entrée en fonctions du président élu de gauche, Andrés Manuel Lopez Obrador, le 1er décembre. Il a déclaré que le futur gouvernement chercherait à stimuler les investissements en Amérique centrale pour ralentir le flux des migrants.