Avec plus de 2 milliards d’utilisateurs actifs, Facebook est le réseau social le plus populaire de la planète. / Dado Ruvic / REUTERS

Facebook a annoncé vendredi 26 octobre avoir découvert et supprimé des dizaines de comptes originaires d’Iran et « impliqués dans un comportement inauthentique et coordonné ». Avant de préciser : « Cela désigne des personnes ou des organisations qui créent des réseaux de comptes trompant les autres sur qui ils sont et sur ce qu’ils font. »

Ces 82 pages, groupes et comptes Facebook, mais aussi Instagram (propriété de Facebook), « ciblaient des personnes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni », affirme Facebook, qui détaille :

« Les administrateurs des pages et des comptes se présentaient comme des citoyens américains, ou dans quelques cas britanniques – et ils postaient sur des sujets politiquement lourds comme les relations entre les races, l’opposition au président et l’immigration. »

Parmi les exemples que présente le réseau social, on trouve par exemple des messages anti-Trump, d’autres dénonçant les injustices subies par les Afro-Américains, ou critiquant la pratique du lobbying. Ces pages sont par exemple appelées « Wake up America » (« Amérique, réveille-toi »), « no racism no war » (« pas de racisme, pas de guerre ») ou encore « Thirst for truth » (« soif de vérité »).

100 dollars de publicité

Les 30 pages repérées ont réuni 1,02 million d’abonnés, les 3 groupes Facebook 25 000 membres et les 16 comptes trouvés sur Instagram 28 000 « followers ». Le compte le plus ancien a été ouvert en juin 2016, mais ils se sont surtout montrés actifs ces derniers mois.

Ce réseau n’aurait sponsorisé que deux publications, à hauteur de 100 dollars – c’est-à-dire qu’il a payé pour que ces deux messages soient valorisés sur Facebook, et ciblent précisément certains types de profils. Une somme dérisoire.

Facebook signale aussi que ces comptes ont créé 7 événements, sans donner plus de détails sur leur nature. L’entreprise tient à souligner que son analyse de ce réseau n’en est encore qu’à ses premiers pas, et que « bien que nous n’ayons pas trouvé de liens avec le gouvernement iranien, nous ne pouvons pas dire avec certitude qui est responsable ».

Facebook montre les muscles

Facebook avait déjà repéré cet été des opérations de manipulation imputées à des Iraniens, et avait fermé 652 pages, groupes et comptes factices visant des personnes au Proche-Orient, en Amérique latine, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

Le réseau social Facebook, très critiqué après l’élection présidentielle américaine de 2016 pour avoir été le vecteur de tentatives d’influence russes, a depuis resserré la vis. A l’aube de l’élection présidentielle brésilienne (dont le second tour se déroule dimanche 28 octobre) et des élections de mi-mandat aux Etats-Unis (le 6 novembre), le réseau social a multiplié les annonces. Facebook avait notamment présenté en grande pompe la mise en place d’une « salle de crise » (war room) destinée à surveiller les activités suspectes autour des élections et de réagir le plus rapidement possible.

Comment Facebook peut influencer le résultat d'une élection
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