Des Indiennes tiennent des parapluies décoratifs utilisés pour les processions du temple hindou d’Ayyappa à Sabarimala, pour protester contre le récent verdict rendu par la Cour suprême à New Delhi, en Inde, le dimanche 7 octobre 2018. Le temple historique de Sabarimala avait empêché les femmes en âge de menstruer de pénétrer dans le temple. / R S Iyer / AP

La police indienne a arrêté ces derniers jours plus de 2 000 personnes qui ont empêché des femmes d’accéder au temple hindou d’Ayyappa à Sabarimala, dans l’Etat du Kerala (sud), a fait savoir vendredi 26 octobre, un responsable de la police. Les personnes arrêtées agissaient en effet en violation d’une décision de justice qui autorise pour la première fois les femmes à y pénétrer

« Nous avons arrêté 2 061 personnes conformément à plusieurs articles du code pénal indien, dont incitation à la violence communautaire, (infraction à) la loi sur les armes et destruction de biens publics », a rapporté ce responsable de la police qui a requis l’anonymat. Il a précisé que, jusqu’à présent, 452 procédures avaient été engagées contre les suspects et qu’il fallait s’attendre à de nouvelles arrestations, des centaines d’autres suspects ayant été repérés.

Le temple, qui n’est ouvert que périodiquement, a refermé ses portes lundi jusqu’à novembre. La semaine prochaine, le temple ouvrira pour une journée de rituels avant un festival de deux mois à partir de la deuxième semaine de novembre.

Traditionnalistes

La semaine dernière, des traditionalistes hindous, massés au pied de la colline au sommet de laquelle se dresse ce temple, ont empêché les femmes, âgées entre 10 et 50 ans, d’y accéder, malgré une forte présence des forces de l’ordre. Certains manifestants ont brisé les vitres des voitures et des échauffourées ont opposé protestataires et forces de l’ordre. Des policiers armés ont tenté d’escorter des femmes jusqu’au sanctuaire mais aucune n’a pu y accéder.

Mercredi, la police a commencé à procéder à une vague d’arrestations. Fin septembre, la Cour suprême avait révoqué l’interdiction faite aux femmes en âge d’avoir leurs règles de pénétrer dans ce sanctuaire.

Les femmes indiennes peuvent accéder à la plupart des temples hindous, mais certains leur sont encore fermés, malgré une intensification des campagnes pour obtenir la levée de telles restrictions ces dernières années.

En 2016, des centaines de femmes avaient obtenu la révocation d’une interdiction identique dans le temple Shani Shingnapur au Maharashtra (centre). La même année, un tribunal avait également autorisé aux femmes l’accès au sanctuaire du mausolée et de la mosquée Haji Ali Dargah à Bombay.