« Hair (Tribute to Gordon Matta-Clark) » (2018), de Jeanne Susplugas, sérigraphie éditée par l’atelier Tchikebe. / COURTESY OF UNDER CONSTRUCTION GALLERY

Photographies, dessins, sculptures, néon : quels que soient la forme et le matériau, les œuvres de Jeanne Susplugas traitent toutes des mêmes questions, qui sont indissociables et ont un point ­commun, le corps, ses fonctions et dysfonctionnements, les traitements qui sont infligés. Une étincelante construction de sphères tapissées de miroirs, genre boîte de nuit, reprend la structure chimique d’un anxiolytique. Un arbre généalogique porte les noms de phobies, maladies mentales et addictions courantes ou rares. Les dessins de la série In My Brain montrent des entrelacs de neurones en réseau.

Mais chacun est occupé par le symbole d’une angoisse, d’une obsession ou d’un désir, de sorte que, sous le couvert de l’anatomie, l’artiste présente ses dissections et analyses psychiques et sociales. Elle photographie un homme qui a tatoué sur l’épaule le schéma d’un autre ­neurone, mais en train de se diviser et de s’effilocher. D’autres encore, en ­résine, semblent des poulpes énervés dansant la ­gigue. Au mur, le néon écrit « confused », confus, au sens où l’on disait jadis confusion mentale. Le travail, lui, est tout sauf ­confus : charmeur en apparence, vite inquiétant, très cohérent, il a la précision d’un examen clinique.

« Nul besoin de maison pour être hanté », Jeanne Susplugas. Under Construction Gallery, 6, passage des Gravilliers, Paris 3e. Du jeudi au samedi de 14 heures à 19 heures. Jusqu’au 17 novembre.