LES CHOIX DE LA MATINALE

Un copieux programme vous attend ces quinze prochains jours : outre les festivals Jazzycolors à Paris et Jazz vibrations à Sceaux et Malakoff, les Primeurs de Massy et de Castres consacrent leurs scènes aux talents émergents. Et France musique invite Stan Getz dans « Les Légendes du jazz », en diffusant un concert de 1979. Fan de Kurt Vile ? Le rockeur de Philadelphie est ce soir à La Cigale.

TROIS FESTIVALS :

  • Jazzycolors, dans les instituts et centres culturels étrangers à Paris, du 30 octobre au 30 novembre

Affiche du festival Jazzycolors. / DR

Le Forum des instituts culturels étrangers à Paris (Ficep), qui réunit 55 structures, organise durant l’année de nombreuses manifestations pour faire connaître la diversité des cultures des pays de ses différents membres. Parmi lesquelles, un festival de cinéma, un festival de littérature et ce Jazzycolors, tout dédié au jazz donc, dont la 16e édition débutera mardi 30 octobre, avec le pianiste Bojan Z, au Centre Wallonie-Bruxelles (complet) et devrait se terminer vendredi 30 novembre, avec le trio du pianiste polonais Witold Janiak, à l’Institut hongrois.

De l’un à l’autre, une vingtaine de formations sont annoncées (certaines dans des centres et instituts qui ne sont pas ceux de leur pays d’origine) dont, dans les jours qui viennent, le quartette de la pianiste roumaine Ramona Horvath (à l’ambassade de Roumanie à Paris, Hôtel de Béhague, vendredi 2 novembre), la chanteuse irlandaise Riona Sally Hartman puis le quartette du bassiste Ronan Guilfoyle (Centre tchèque de Paris, samedi 3), le trio Bartok Impressions (Centre culturel irlandais, mercredi 7) et la quartette de la chanteuse lituanienne Indré Gasiuné (Centre culturel canadien, jeudi 8). Sylvain Siclier

Festival Jazzycolors, dans les centres et instituts culturels étrangers à Paris, du mardi 30 octobre au vendredi 30 novembre. Tél. : 01-42-84-14-34. De 5 € à 10 € selon les lieux, réservation conseillée.

  • Les Primeurs de Massy et de Castres, du 31 octobre au 3 novembre

Minuit - Paris Tropical (Clip Officiel)
Durée : 03:36

Rassurant qu’une belle idée puisse avoir une descendance. Créé, il y a 21 ans, le festival Les Primeurs de Massy (Essonne) osait alors, Salle Paul B, le concept original de soirées uniquement consacrées à des artistes venant de publier leur premier album. Depuis 3 ans, l’événement est accompagné d’un petit frère à l’accent du sud-ouest, Les Primeurs de Castres (Tarn), partageant la même semaine, dans la salle Lo Bolegason, l’essentiel de cette programmation.

Après s’être fait le tremplin de jeunes prometteurs tels Tryo, Camille, Asaf Avidan, Yael Naim ou Dionysos, Les Primeurs donnent cette année une double chance à des talents émergents de la chanson et de la pop (dont Clara Luciani, Adam Naas, Corine, Clément Bazin, Dani Terreur, Inuït…, du rock (Minuit, Theo Lawrence & The Hearts, Delgres…), voire du soul-rock malgache avec Kristel, ou du psychédélisme turcophone avec Altin Gün. Stéphane Davet

Les Primeurs de Massy, salle Paul B, 6 allée du Québec, Massy (Essonne). Tél. : 01-69-75-12-80. Du 31 octobre au 3 novembre. 20 € ; forfaits 2 jours, 36 €, 3 jours, 48 €, et 4 jours, 56 €. Les Primeurs de Castres, Lo Bolegason, passage Claude-Nougaro, Castres (Tarn). Tél. : 05-63-62-15-61. Du 1er au 3 novembre. 18 € ; forfaits 2 jours, 26 € et 3 jours, 36 €.

  • Jazz vibrations, aux Gémeaux, à Sceaux et au Théâtre 71, à Malakoff, du 6 au 17 novembre

Affiche du festival Jazz Vibrations organisé dans les salles Les Gémeaux, à Sceaux et Théâtre 71, à Malakoff. / DR

« Les scènes nationales du 92 donnent le tempo », annonce le dossier du festival Jazz Vibrations. Celui du jazz, donc, dans ses liens avec son histoire comme dans ceux entretenus avec d’autres genres et avec une programmation proposée par deux salles du département des Hauts-de-Seine, Les Gémeaux, scène nationale de Sceaux, et le Théâtre 71, scène nationale de Malakoff.

Le festival débutera mardi 6 novembre aux Gémeaux avec le groupe The Groove Retrievers mené par le saxophoniste Julien Lourau, puis au Théâtre 71, jeudi 8 novembre avec un concert en solo du percussionniste Xavier Desandre Navarre. Les Gémeaux recevront ensuite, le 9 novembre, le bassiste Fred Pallem avec son orchestre Le Sacre du tympan, et les 16 et 17 novembre, le septette du pianiste Michel Barbaud. Au Théâtre 71, deux formations sont attendues le 13 novembre, le trio Ikui Doki et le groupe nOx.3 avec la chanteuse Linda Olah, puis, le 15 novembre, l’épatant Umlaut Big Band, avec son programme consacré au swing de l’âge d’or et les compositions et arrangements de Don Redman. S. Si.

Festival Jazz Vibrations, Les Gémeaux, 49, avenue Georges-Clemenceau, Sceaux et Théâtre 71, 3 place du 11-Novembre, Malakoff. Du mardi 6 au samedi 17 novembre. De 5 € à 28 € selon les concerts et les salles.

UNE CHANSON : « While My Guitar Gently Weeps (acoustic version/take 2) », par The Beatles

The Beatles - While My Guitar Gently Weeps (Acoustic Version/Take 2/Audio)

The Beatles - While My Guitar Gently Weeps (Acoustic Version / Take 2 / Audio)
Durée : 03:05

L’album « blanc » des Beatles fête cette année le cinquantième anniversaire de sa parution. Le double LP à la fameuse pochette ultra sobre se voit à l’occasion réédité le 9 novembre par Apple/Capitol dans une version 2018 remastérisée, agrémentée d’inédits : 27 démos acoustiques et pas moins de 50 prises enregistrées lors des sessions studios de l’album. Pas de chansons véritablement inédites donc, mais une foison de chutes alternatives jamais entendues, du moins pour le grand public. C’est le cas de cette version acoustique de While My Guitar Gently Weeps, composée par George Harrison, dévoilée en prélude de la sortie de l’album.

Si une autre version acoustique figure déjà sur le volume 3 de la série Anthology, il s’agit cette fois de la seconde prise du morceau, enregistrée le 25 juillet 1968. On y découvre seulement George Harrison au chant et à la guitare, Paul McCartney à l’harmonium. La composition est encore en cours de développement : au bout de trente secondes d’interprétation, Harrison cesse de chanter et s’inquiète de la prise micro, tandis que McCartney l’accompagne en tâtonnant encore sur les accords du morceau. Malgré cela, la magie opère sur cette prometteuse esquisse. Les spécialistes noteront que certaines paroles (« I look from the wings at the play you are staging/As I’m sitting here doing nothing but aging ») seront écartées dans la version finale. Franck Colombani

UNE DIFFUSION RADIOPHONIQUE : un concert du saxophoniste de jazz Stan Getz, à l’Espace Cardin, en 1979

Affiche du concert de Stan Getz à l’Espace Cardin, le 27 novembre 1979. / DR

Le 27 novembre 1979, Stan Getz est programmé à l’Espace Cardin. Dans cet ancien café-concert, devenu le Théâtre des ambassadeurs, puis à partir de 1970 l’Espace Cardin, au nom du couturier, concessionnaire des lieux, le jazz est bienvenu, notamment avec les concerts organisés hors les murs par la Maison de la radio. Ce soir-là, André Francis y présente, pour son émission « Jazz vivant », sur France musique, le quintette du saxophoniste, avec notamment le pianiste Andy LaVerne (avec qui il a enregistré un étrange album, Children of The World, sorti quelques mois plus tôt, avec effets sonores et atmosphères un rien pop) et le guitariste Chuck Loeb.

Diffusé à l’époque partiellement, récemment retrouvé dans les archives de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), ce concert, restauré, sera présenté, en intégralité et en deux parties, par Jérôme Badini, dans son émission « Les Légendes du jazz », samedi 3 et dimanche 4 novembre, de 18 heures à 19 heures. L’occasion, probablement, dans sa courte présentation, pour Jérôme Badini de rappeler qu’âgé de 13 ans, il avait accompagné son père Gérard Badini, saxophoniste, clarinettiste, pianiste et chef d’orchestre, pour saluer en coulisses, Stan Getz. S. Si.

Concert de Stan Getz, en 1979, dans l’émission Les Légendes du jazz, sur France musique, samedi 3 novembre, première partie et dimanche 4 novembre, deuxième partie, de 18 heures à 19 heures.

UN CONCERT : Kurt Vile, à La Cigale, à Paris, lundi 29 octobre

Pochette de l’album « Bottle It In », de Kurt Vile. / BEGGARS / MATADOR

Avec ou sans ses anciens camarades de The War on Drugs, le songwriter de Philadelphie Kurt Vile a laissé son empreinte dans le paysage du rock américain de ces dix dernières années. Si au départ influencé par Neil Young, Bruce Springsteen et Bob Dylan, ce guitariste et compositeur s’est forgé un son très distinct, prédominé par des guitares folk et électrique usant d’une armada de pédales d’effets distordues, où il pose sa voix traînante et décontractée.

Un an après la sortie de l’album Lotta Sea Lice, une collaboration remarquée avec l’Australienne Courtney Barnett, paraît son septième album solo, Bottle It in (Beggars/Matador) qui continue de creuser le sillon des disques précédents. Il se produira lundi 29 octobre à La Cigale, accompagné de son fidèle groupe The Violators, et avec en première partie, le duo folk Meg Baird & Mary Lattimore, également originaire de Philadelphie. F. C.

La Cigale, 120 boulevard de Rochechouart, Paris 18e. Lundi 29 octobre à 19 h 30. 27,50 €.