La maternité occupée du Blanc (Indre) le 22 octobre 2018. / GUILLAUME SOUVANT / AFP

La fermeture de la maternité du Blanc avait fait l’objet d’une décision définitive confirmée par l’agence régionale de santé le 19 octobre malgré la mobilisation de la population et des élus de cette commune de 6 500 habitants et d’autres localités de l’Indre. L’occupation du site, mise en place depuis plus d’une semaine pour s’opposer à cette mesure, a pris fin mardi 30 octobre au matin avec une évacuation orchestrée par la gendarmerie, selon des témoins cités par l’Agence France-Presse (AFP).

Les accouchements à la maternité du Blanc avaient été suspendus en juin en raison d’un manque de personnel. Il y a deux semaines, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, avait de son côté jugé la maternité dangereuse, faisant état de « très mauvaises pratiques » au-delà du manque d’obstétriciens qui avait justifié sa fermeture provisoire. « C’est du harcèlement moral », avait alors réagi Annick Gombert, maire socialiste du Blanc : « Elle a fait énormément de mal au personnel dévoué, attentif, compétent. » Depuis le mois de juin, les femmes enceintes devant accoucher sont dirigées vers les maternités de Châtellerault (52 km du Blanc) dans la Vienne, de Châteauroux (59 km) ou de Poitiers (61 km).

Bassin de population pauvre

« L’évacuation a débuté vers 4 h 30. Nous étions 70 personnes sur place, dont une dizaine d’enfants », a expliqué à l’AFP une des occupantes, Laure Courgeau. « Il y a eu de la résistance mais pas de violence », a-t-elle ajouté. Une fois la maternité évacuée, les manifestants se sont dirigés vers l’hôtel des impôts qu’ils ont occupé à son tour. « L’Etat ferme la maternité. Nous, on ferme l’Etat », a résumé Mme Courgeau. « Nos impôts n’ont pas la même valeur que ceux des autres puisque nous ne pouvons plus accoucher à moins de 60 km de chez nous. »

Au cours des deux dernières décennies, Le Blanc a subi l’arrêt d’une section électrotechnique au lycée de la ville et la fermeture de l’antenne locale de Pôle emploi. L’hôtel des impôts a diminué ses horaires d’ouverture alors que la sous-préfecture ne compte plus qu’une poignée de salariés. La fermeture de la maternité est un nouveau coup dur pour ce bassin de population classé parmi les plus pauvres de la région Centre-Val de Loire.