Des membres des forces armées de République démocratique du Congo (FARDC) le 7 octobre 2018 près d’Oicha, dans le Nord-Kivu. / JOHN WESSELS / AFP

Quatre-vingt-douze personnes ont été tuées par les membres des forces armées ou par des groupes armés en République démocratique du Congo (RDC) durant le mois de septembre, selon un rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) publié à Kinshasa, mercredi 31 octobre.

En septembre, le BCNUDH affirme avoir documenté « 623 violations des droits de l’homme en RDC », un chiffre en hausse par rapport aux 620 actes enregistrés en août et aux 515 du mois de juillet. La majorité de ces violations ont été commises dans les provinces affectées par des conflits armés (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et Tanganyika), situées dans l’est du pays.

« Le gouvernement a pris acte »

Sur l’ensemble du territoire, « les agents de l’Etat sont responsables de 52 % des violations documentées, dont les exécutions extrajudiciaires d’au moins 25 personnes, tandis que 48 % ont été perpétrées par les combattants des groupes armés, dont les exécutions sommaires d’au moins 67 personnes », selon ce rapport mensuel.

« Le ministre de la justice a été saisi, le gouvernement a pris acte » de ce rapport, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, interrogé par l’AFP. « L’auditorat militaire mène déjà des enquêtes pour rendre justice aux victimes », a-t-il ajouté, arguant toutefois qu’« aucune justice ne travaille sous pression ou encore sur la place publique ». Et le ministre de la communication et des médias de s’interroger : « Quel est l’objectif recherché par ce rapport ? Discréditer ce fameux gouvernement comme ils aiment le dire lorsqu’il s’agit de la RDC ? »

Selon le groupe d’étude sur le Congo de l’université de New York, plus de 130 groupes armés sont recensés dans l’est du pays, région en proie à l’insécurité depuis deux décennies.