L’avis du « Monde » – on peut éviter

Le film d’Adina Pintilie se veut un essai cinématographique au service d’une réflexion sur la sexualité et l’intimité, notions soumises au défi, parfois, de corps hors norme (un des personnages est handicapé) ou d’inhibitions fortes. Cette interrogation prend la forme d’une quête, celle d’une femme, Laura, qui rencontre différents personnages, dialogue avec eux, cherche elle-même à questionner ses limites et ses peurs tout en interpellant parfois la réalisatrice dont le visage apparaît sur un écran.

Frontière brouillée entre fiction et documentaire

En mêlant comédiens professionnels et non professionnels incarnant leur propre personnage, la cinéaste brouille volontairement la frontière entre fiction et documentaire. Ce parti-pris, inutilement compliqué, ainsi que des choix formels et distanciateurs absurdes, glace le regard porté sur un groupe humain devenu une forme de prélèvement de laboratoire. Ce qui se dit, par ailleurs, durant plus de deux heures interminables, n’échappe pas à une grande banalité. Touch Me Not a néanmoins obtenu l’Ours d’or au Festival de Berlin cette année.

Film allemand, bulgare, français, roumain et tchèque d’Adina Pintilie. Avec Laura Benson, Thomas Lemarquis, Christian Bayerlein (2 h 05). Sur le Web : www.alamodefilm.de/kino/detail/touch-me-not.html et www.nourfilms.com/touch-me-not